samedi 22 juin 2024

Trans Gâtinaise Gravel 1ère édition, jour 1. Samedi 22 juin 2024.

 Cela faisait un long moment que je n'avais pas publié d'article sur le blog. C'est que le début d'année 2024 ne s'est pas déroulé comme je l'espérais... Je devais participer fin avril à ma troisième Gravel Tro Breizh. Je m'étais inscrit plusieurs mois avant, mais quelques semaines avant le départ, j'ai dû me rendre à l'évidence et annuler mon inscription. En effet mes problèmes de dos m'ont rattrapé et j'ai reçu trois infiltrations pour pouvoir soulager les douleurs. La troisième a fait effet et je suis enfin tranquille. Mais il n'était pas raisonnable de me lancer en autonomie complète et avec un vélo chargé à travers la campagne bretonne. Il fallait laisser le temps à mon corps de récupérer pleinement et de plus j'aurai manqué d'entrainement. Aussi une fois la déception et la frustration de pas retrouver les routes et chemins bretons, mon cerveau s'est mis en mode "passons à la prochaine aventure !". 
C'est ainsi qu'a germé dans mon esprit l'idée d'un week-end bikepacking entre potes à travers le Parc Naturel Régional du Gâtinais Français. Je propose l'idée, et trois amis pédaleurs me font confiance et me confirment leur venu. La date est choisie. Ce seront les 22 et 23 juin 2024. Le départ se fera de chez moi et le parcours fera une boucle de 250km. J'ai repéré en plusieurs sorties le parcours pour être sûr qu'il est praticable... la météo de ce premier semestre 2024 a rendu impraticable un grand nombre de chemins et il était indispensable de s'assurer de leur praticabilité.

Le Parc Naturel Régional du Gâtinais Français.

Mes trois compagnons d'aventure seront donc Jacques, mon fidèle ami avec qui j'ai fait quelques bouts de chemins sur la GTB en 2022 et 2023, et surtout qui m'a accompagné dans mon petit délire d'août 2023, sur la Brigade de la Chocolatine. Il y aura aussi Jérôme que j'avais rencontré aussi sur la GTB 2022 et que j'avais retrouvé sur celle de 2023. Enfin il aura Nicolas que je connais pas encore "en vrai". Nous nous connaissons que par réseaux sociaux interposés, bien que nous vivions assez proches l'un de l'autre. Nico possède une petite chaîne YouTube très sympa : https://www.youtube.com/@NicoBriou. Et ce sera sa première expérience en bikapacking.

Le vélo de Nico en mode bikepacking, à Yerres.

Vendredi 21 juin. Jacques et Nico viennent dormir à la maison. Jérôme n'a pas pu le faire et nous rejoindra samedi matin. Nous discutons un moment et enfin tout le monde part se coucher. Le réveil est prévu pour 07h. Je n'ai presque rien préparé... c'est rare que je procrastine autant. Aussi je cherche quelques affaires un peu à l'arrache et prépare mes sacs à la va-vite.

Samedi 22 juin. Le réveil sonne à 07h00 tapantes. Je me lève un peu dans le brouillard. Dehors le temps est bien maussade. Nico et Jacques sont aussi debout. Nous déjeunons. Jacques est sorti pour acheter des viennoiseries. Et vers 08h00 Jérôme arrive. Je prépare mon vélo. Et bien vite je m'aperçois que tout ne tiendra pas dans mes deux sacoches. J'élimine quelques affaires et me résout à prendre mon petit sac à dos de trail.

Enfin nous partons à 08h54 précise. Et bonne nouvelle : il pleut !!! La pluie va nous accompagner une bonne partie de la journée. 

Direction la Forêt de Sénart pour un premier single. Il passe assez correctement. L'ambiance est à la rigolade malgré le mauvais temps. Nous faisons contre mauvaise fortune bon cœur. Nous rejoignons les bords de Seine et la traversons à Corbeil. Jérôme nous a préparé une surprise, mais pour la découvrir nous devons nous rendre à Boissise-le-Roi. Avant d'y arriver nous avons traversé Seine-Port, les bois de Ste-Assise et de nouveau le fleuve à Ponthierry. Enfin nous voilà à Boissise-le-Roi. C'est chez sa mère que Jérôme nous emmène et là nous attend un petit-déjeuner copieux ! Merci !!!

Barrage du Coudray-Montceaux.



C'est rassasié que nous repartons en direction du sud. La pluie s'arrête puis reprend. C'est ainsi toute la matinée. Au moulin de Montgermont nous empruntons le joli chemin qui longe la rivière Ecole. En temps normal c'est un très joli sentier, mais là c'est juste un immense bourbier. Tant pis quand faut y aller faut y aller ! C'est galère. Nous prenons notre mal en patience. En plus de la boue et de l'eau omni présente, il faut aussi composer avec les orties et autres ronces sur certaines portions du parcours. L'équilibre est précaire parfois et les égratignures nombreuses. Enfin nous retrouvons la route à Saint-Sauveur-sur-Ecole. Pas longtemps car nous prenons un chemin qui nous permettra de découvrir le Tombeau de la Dame-Blanche. Il ne pleut pas et c'est tant mieux, mais le ciel est toujours aussi menaçant. L'ambiance est toujours aussi bon enfant. 

Le long de l'Ecole.



Le tombeau de la Dame Blanche.








Après Saint-Germain-sur-Ecole la pluie est de retour. Nous nous prenons une énorme averse sur la tête et c'est à ce moment précis que la manette de dérailleur de Jérôme décide de faire un caprice. Dépannage rapide avec un bout de chatterton en bord de route et sous le déluge. Et c'est quand nous repartons que la pluie cesse...
Nous voilà à Dannemois, le village du chanteur-électricien, Claude François. Je fais découvrir le Moulin de l'artiste à mes compagnons d'aventure. Puis quelques kilomètres plus loin nous nous arrêtons devant le magnifique Château de Courances. Puis visite du mignon petit village.
Nous commençons à avoir faim. Nous alternons petites routes et chemins avant d'atteindre Milly-la-Forêt. Mais avant nous avons fait une petite halte culturelle au Cyclop.



Château de Courances.


Eglise et lavoirs de Courances.



Le Cyclop.


Enfin nous voilà à Milly. Il est temps de se ravitailler et de se sustenter. Il fait enfin beau. Le soleil est enfin sorti et la chaleur est de retour. Nos vélo boueux et nos tenues loin d'être immaculées détonnent au milieu des passant bien vêtus... Il est temps de partir. Nous continuons en direction du sud, vers le Vaudoué en passant avant par Noisy-sur-Ecole. Petit arrêt culturel pour aller voir une superbe chapelle attenante au château de Chambergeot. Là Jérôme nous a fait une petite démonstration de ses talents de danseurs. C'est qu'il a dû écumer la plupart des boites de nuit de la région dans sa folle jeunesse... 

La chapelle de Chambergeot.

 

Bon ce n'est pas tout mais on a encore de la route ! Nous en finissons avec la vallée de l'Ecole. Cet affluent de la Seine prend sa source ici même à Noisy. 
A la sortie du village nous tombons sur des champs de lavandin. Depuis quelques années des agriculteurs de la région se sont lancés dans la culture de cette plante au haut pouvoir olfactif et photogénique. Puis nous entrons dans le Bois de Fourche. Le sentier est superbe et il nous mène tout droit à la Chapelle Templière de Fourche. C'est un lieu chargé d'histoire unique dans la région. Jacques et Jérôme sont partis  devant et c'est juste avec Nico que je m'arrête visiter les lieux. Nico est sous le charme. Je le questionne aussi sur sa forme et il va bien pour l'instant. Il est peu habitué aux longues distances mais il gère parfaitement bien son effort. 
Nous repartons. Jacques et Jérôme nous attendent un peu plus loin. Le chemin se transforme en une descente technique. Racines, marches, sable et cailloux. Nous descendons tous pleine balle. C'est grisant ! Mais juste après c'est une longue montée qui nous attend via un chemin agricole. J'y suis passé il y a 8 jours lors d'une reconnaissance du parcours. Ça passait crème. Mais aujourd'hui ce n'est plus la même mayonnaise. Il a plu quelques jours avant notre virée et le chemin s'est transformé en un bourbier glaiseux. Les roues ne tournent plus. Nous devons nous arrêter constamment pour enlever la glaise qui s'est immiscée entre les bases et les haubans. C'est pénible. C'est usant. Nous y laissons des forces et le moral est en berne. Cette portion faisait environ 500m mais elle nous a paru bien plus longue. Enfin la glaise cède sa place à du bitume. Nous sommes sur la commune de Tousson et comble d'ironie le chemin que nous venons d'emprunter s'appelle la Rue du Repos. Peut être parce qu'au bout de celui-ci il y a le cimetière de Tousson. Il tombe à point nommé celui-là. Il nous permet de faire le plein d'eau mais surtout de faire un nettoyage sommaire des vélos. Pour cela je me sers même de l'arrosoir mis à disposition des visiteurs. La départementale qui suit nous permet de récupérer. 

Un bel orvet.

Chapelle templière de Fourches.



Tousson et son cimetière.



Nous voici à l'aérodrome de Buno-Bonneveaux, dont nous faisons le tour par un chemin blanc. Il passe au milieu d'une piste. Puis il longe un champ de lavande au milieu duquel un chevreuil joue à cache-cache. Pur moment de bonheur. Nous quittons le chemin après une belle descente bien rapide et nous prenons une autre départementale pour une liaison un peu longue jusqu'à Buthiers. Cela fait maintenant 08h que nous sommes partis. L'heure tourne et il nous reste encore un peu plus de 50km à faire. Je me demande s'il ne va pas falloir couper une partie du parcours pour ne pas arriver trop tard au lieu que j'ai sélectionné pour le bivouac du soir. Ça cogite dans ma petite tête. Pour l'instant il faut continuer et la prochaine étape est Buthiers. Ce village voisin de Malesherbes (45) abrite un petit paradis forestier très semblable à Fontainebleau, avec des circuits VTT, pédestres, de varappes et une base de loisir avec piscine à vagues. Là j'ai réservé une petite surprise à mes compagnons d'aventure. Une belle montée bien caillouteuse et à fort pourcentage. Aucun de nous ne l'a terminée sur le vélo. Nous suivons la rive droite de la rivière Essonne, la rive francilienne. La rive gauche se trouve dans la région Centre, dans le Loiret. D'ailleurs nous allons pénétrer dans ce département à Augerville-la-Rivière... incursion de moins d'un kilomètre ! 

Lavandin et aérodrome de Buno-Bonneveaux. 



A partir de maintenant notre route se dirige plein est. Nous alternons chemins agricoles et petites routes jusqu'à Rumont. Jérôme est parti loin devant. Nous ne le voyons plus, mais soudain j'ai une intuition. Il y a un barnum sur la place principale du village et je m'y dirige. Il est bien là. Il nous attend avec 4 pintes de bière bien fraiches !!! C'est la fête du village ce soir et les tireuses à bière sont déjà en place. Nous fêtons donc le passage des 100 bornes. Merci Jérôme !!! Ainsi abreuvés nous reprenons notre marche en direction de Larchant mais avant il y a une belle montée pour arriver à Amponville. Là encore nous longeons un dernier grand champ de lavande. Il me permet de relativiser cette longue montée. Nous voilà sur un plateau et au loin je sais qu'il y a Larchant. Une descente rapide par la route et la superbe basilique Saint-Mathurin nous apparait. Nous en faisons le tour et flânons un peu dans ce superbe village. J'hésitais à couper donc une partie du parcours, et c'était à partir d'ici mais j'ai un sursaut d'orgueil et avec l'aval de mes compagnons, je continue sur le chemin initialement prévu. Il va falloir accélérer quand même un peu si  on veut trouver un commerce ouvert à Nemours pour le ravito du soir ! Donc direction Villiers sous Grez. Je vais faire emprunter aux bikepackeurs du jour un superbe sentier joueur que j'ai découvert lors du social ride organisé par mon ami Miguel.  Social Ride






Basilique Saint-Mathurin.






Larchant.

Juste avant un bon coup de cul bien raide nous cueille à froid. Allez on pousse ! Le sable nous empêche de rester sur le bike. Et c'est parti pour un superbe moment. Ça tourne, virevolte, ça relance, ça monte, ça descend... un vrai plaisir ! Mais toute bonne chose a une fin et nous voilà à Saint Pierre les Nemours. Le Carrefour Market est déjà fermé. Mais le Lidl voisin est encore ouvert. Nous le prenons d'assaut et à peine à l'intérieur on nous annonce qu'il ferme dans les 5mn. Branle-bas de combat ! il faut se dépêcher et faire le plein. C'est qu'on a un apéro à préparer ! 

Belle allée en forêt de la Commanderie.

Nous traversons rapidement Nemours et rejoignons le chemin de halage du Canal du Loing. Dernière ligne droite avant le bivouac. Jacques et Jérôme roulent fort devant. Je commence à tirer la langue. Je manque de foncier suite à mon début d'année compliqué. Nico accuse aussi un peu le coup. Il a largement dépassé sa distance maximale jamais atteinte en vélo. Il est temps d'arriver. Nous quittons le halage à la Genevraye et passons devant la superbe Eglise Saint-Martin perchée sur la colline au milieu des champs. Une dernière petite route et après 143km et 12h de sortie, dont 08h30 de pédalage, nous arrivons enfin à Cugny, et la Brasserie Artisanale LA PACHAMAMA. Nous nous installons sur une table et des bancs en palettes. Une tournée de demis, une seconde et une troisième... le tout agrémenté de saucisson et autres "friandises". Les propriétaires de la brasserie nous autorisent à nous installer sur leur terrasse en bois pour la nuit. Ils nous fournissent même des cartons pour que nous n'ayons pas de problèmes d'humidité. Le truc en plus ? c'est qu'on a accès à des toilettes et un lavabo. Parfait pour la toilette du soir. Nous nous installons donc et nous tombons rapidement dans les bras de Morphée. A demain !

Chemin de halage sur le Canal du Loing.

Brasserie La Pachamama.




Les chiffres de la sortie :

142,56 km
08h34 de roulage (12h05 avec les pauses)
16,6 km/h de moyenne (11,8 km/h avec les pauses)
47,9 km/h max
929m de D+

CREDITS PHOTOS : Takiri; Jacques; Nico et Markitos !!!






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