Markitos VTT, GRAVEL & BIKEPACKING: Gravel Session by The Ultracyclist ! Samedi 03 juin 2023

Qui est Miguel ? C'est tout d'abord un ami d'enfance avec lequel j'avais perdu le contact depuis plus de 35 ans ! On appartient tous les deux à la petite communauté espagnole de la région de Melun/Fontainebleau. On a grandi bercés par la même culture et le même amour de notre terre d'origine. Mais laissons cette histoire personnelle de côté et concentrons-nous sur le sujet qui nous intéresse ici.
Bref après plus de 35 ans sans nouvelles, ou bien quelques unes lointaines par des amis d'amis, je retrouve Miguel sur les réseaux sociaux grâce à notre passion commune du vélo et de l'ultradistance. Et depuis on discute énormément de vélo, de l'Espagne et du paradis que c'est pour y pratiquer notre discipline. Mais Miguel c'est aussi un très gros rouleur et il est toujours de très bon conseil. Il a terminé cette année l'Atlas Mountain Race, une des course les plus éprouvante en ultra. C'est dire s'il a un excellent niveau. Et Miguel a monté aussi une petite structure avec Ben, qu'ils ont baptisé The Ultracyclist. Miguel roule et Ben filme. Tous les deux sont très actifs sur les réseaux sociaux et il y a trois semaines ils ont posté un message invitant qui veut à venir rouler avec Miguel sur ses chemins d'entrainement. Ils proposent un 100 kilomètres autour du massif forestier de Fontainebleau. J'avais été mis dans la confidence depuis un bon moment par Miguel, alors autant vous dire que j'avais aussitôt coché la date sur mon agenda !

Samedi 03 juin 2023, un peu avant 09h15, j'arrive à la gare de Bois-le-Roi. Ben et Miguel sont déjà là. Je les salue depuis la voiture et je m'empresse d'aller me garer. Je rapplique vite fait sur le lieu du départ, la terrasse du Café de la Gare de Bois-le-Roi. Je tape la bise à Miguel, je rencontre enfin Ben et je salue les participants déjà présents. Un café crème, et voilà Jérôme, avec qui j'ai participé à la GTB en 2022 et 2023, qui arrive. Et surprise, pendant que je discute avec José, le cousin de Miguel, et Jérôme, je vois une tête connue arriver. C'est mon ami Thierry, alias "Supersonicus" qui est là ! Quelle surprise ! Ça fait plusieurs années qu'on ne s'est pas vu et je me précipite pour aller le saluer. Lui aussi s'est mis au gravel récemment.

Avec Miguel.

Il reste moins de 10mn avant que 10h ne sonne. Les gentils organisateurs nous réunissent sur le parvis de la gare. Ce sont les dernières recommandations, la photo de groupe et le départ est donné. Nous sommes 28 à nous élancer. Je pars dans les premiers. Nous sortons de Bois-le-Roi en direction de la forêt de Fontainebleau et la Mare aux Evées. Ça roule à une rythme soutenu. Je suis le groupe de tête, et dès que c'est possible je rejoins Miguel en tête du peloton. On discute tout en roulant. J'en profite maintenant car je sais que rapidement il va partir et que moi je vais me laisser décrocher pour rouler au rythme qui est vraiment le mien. Nous passons à la Mare aux Evées donc et ses superbes Cyprès Chauves. Juste à côté il y a les restes de la machinerie d'un ancien puit de pétrole... car oui il y a eu des puits de pétroles en forêt jusqu'en 1986 ! Tous du côté de Chailly en Bière.

Nous voilà à Barbizon. Juste avant je me suis enfin laissé décrocher. Miguel est parti comme c'était à prévoir devant avec le groupe des plus costaux. Jérôme les as suivi et moi j'ai intégré un petit groupe où se trouvaient José et Thierry. Du coup avec Thierry on s'est mis à rouler ensemble. On veut passer la journée ensemble. On a à peu près le même rythme et c'est pas mal. Après Barbizon les premières rampes apparaissent et nous montons tranquillement en évitant de nous mettre dans le rouge. Il y a longtemps que nous avons quitté l'asphalte. Vive le royaume des racines, des rochers et du sable ! De temps à autre il y a Ben et son pote postés sur le bord du chemin. Ils nous filment et prennent des photos. Ben va monter un petit film de la journée.

Nous passons devant l'Ermitage de Franchard. C'est toujours aussi beau ici. Les vieilles pierres de l'Ermitage, la flore typique des platières et tous ces blocs de grés ! Mais il y a le sable et la réverbération du soleil sur celui-ci. Et il commence à faire chaud. Ici nous sentons bien la chaleur. Je roule toujours aussi bien. Thierry aussi. Nous sommes seuls depuis un moment. Et nous attaquons la montée de la route Fabre. Il y a des racines, quelques marches à passer. Je m'arrache un peu et ça passe sans soucis. Thierry arrive presque en haut quand je le vois chuter sur son flanc droit. Il se couche littéralement sur un rocher. Je continue, il va se relever. Je m'arrête cependant à la première intersection et soudain je l'entends m'appeler. Je fais demi-tour craignant qu'il se soit fait mal. En fait ce n'est pas lui qui est blessé, mais son vélo. Sa tige de selle en carbone s'est brisée en deux. Il est obligé d'abandonner. Il ne peut pas continuer ainsi. Il reste encore 80 km à faire ! Le groupe qui nous suivait nous rejoint. José est parmi eux. Je dis au revoir à Thierry qui repars vers Bois-le-Roi et je reprends ma route. Je vais rouler un moment seul. Il y a quelques passages très sablonneux. Je les passe tous sur le vélo malgré le fait que le sable soit très mou. Il n'a pas plu depuis plusieurs semaines maintenant et la forêt est très sèche, et le sable est comme de la semoule très fine !

Peu avant Archères-la-Forêt, je suis rejoint par José. On va rouler désormais ensemble. Nous avons un but tous les deux : arriver à Recloses avant la fermeture de la boulangerie du village. Enfin nous y sommes. On achète un superbe sandwich (légumes du soleil cuits à l'huile d'olive, un excellent jambon de pays, le tout dans un très bon pain bio !) Au lieu de partir et le manger plus loin sur un bord de chemin, nous nous attablons sur la petite terrasse située devant le boulangerie. C'est le bonheur.

Il est temps de repartir. Dès la sortie du village, juste après le stade il y a une belle côte pleine de sable et il n'est pas possible de la gravir sur le vélo. Nous poussons. Avec José nous nous entendons bien et avons sensiblement le même niveau. Les kilomètres défilent. Nous sommes toujours en forêt. Nous foulons toujours aussi peu de goudron et c'est très bien ainsi. Nous traversons Villiers-sous-Grez, puis entrons dans la Forêt de la Commanderie et arrive le single de la journée. C'est un long sentier VTT qui a été travaillé, si j'ai bien compris, par le club VTT de Larchant, le village voisin. Ça tourne, ça monte, ça descend, c'est tout en relance. J'adore ! Je prends un grand plaisir alors que je ne suis qu'avec mon gravel. Je m'imagine aisément poussé mon VTT Camber dans ses retranchements sur ce single. Je prends de l'avance par rapport à José et dans un petit secteur calme je m'arrête pour l'attendre. Je distingue un petit animal à moins de 10m devant moi. Un renard ? Trop haut sur patte ! Un sanglier ou un marcassin ? Trop maigre ! Un chien ? Non ça n'y ressemble pas ! Ça ressemble plus à un chevreuil, mais en plus petit. C'est un faon !!! Il m'a vu et se met à bouger et là je distingue parfaitement les points blancs de son pelage ! L'instant est magique. Je ne bouge plus. Il se sauve en faisant des petits bons. Je le suis tant que je peux à travers les frondaisons, et il disparait. Je suis sous le choc de cette rencontre. C'est la première fois que j'en vois un. José arrive et je lui raconte ma rencontre. Je suis tout excité, comme un môme qui découvre ses cadeaux sous le sapin ! Je reprends mes esprits et repars en direction de Saint-Pierre-les-Nemours. Après encore quelques chemins nous pénétrons en ville. Terminés le sable, la terre, les racines et les rochers. A partir de maintenant la moyenne va augmenter car nous roulerons sur le bitume exclusivement.

Une fois dans Nemours la trace nous fait suivre le Canal du Loing. Je connais bien cette portion. Début avril nous y sommes passés, Carole et moi, lors de notre périple jusqu'à Gien.

Tiens un cycliste arrive en face de nous. Son maillot ressemble à celui de José. Mais c'est bien sûr ! C'est Miguel qui vient à notre rencontre. Il était arrivé à Moret-sur-Loing avec le groupe de tête et il a fait demi-tour pour venir nous chercher. Nemours-Moret ? ce sont 15 km. Il se rajoute donc 30 km supplémentaires, juste pour rouler un peu avec nous. Miguel a un sacré coup de pédale et quand nous on est dans le dur, lui semble se promener ! La trace va suivre le canal jusqu'à Moret. Je prends la roue de Miguel et José prend la mienne. Miguel va nous emmener ! Ça roule fort. Vais-je tenir 15 km ? ça va être dur mais je m'accroche. Du côté de la Genevraye ou d'Episy nous reprenons Julien. Il est venu d'un village proche de Montargis pour participer à la Gravel Session. Il roule tout seul depuis un petit moment déjà. Je luis dis de prendre la roue de Miguel au passage, et moi je me mets dans la sienne. Miguel continue d'emmener son petit train, à bon train justement. Peu avant Ecuelles je décroche. José l'avait fait peu avant. Miguel lève le pied donc. Il nous promet une bonne glace à Moret. Et justement nous y sommes. La glace est en effet excellente. Je retiens l'adresse de cette très bonne boulangerie pour mes futures sorties morétaines. J'en profite pour appeler mes parents. Ils doivent venir à notre rencontre à Champagne-sur-Seine.

A partir de maintenant et jusqu'à Bois-le-Roi, je roule sur des routes que je connais parfaitement. C'est ici que j'ai grandi. Je connais tous les chemins, les rues et les routes du coin. Je me sens bien.
Nous quittons les bords du Canal, suivons un peu le Loing à Saint-Mammès et traversons la Seine pour rejoindre Champagne. La trace suit les berges de Seine et depuis quelques minutes un jeune en VTT s'accroche à nous. Il tente de nous doubler mais le chemin est trop étroit. Soudain il s'élargit. Il nous passe pleine balle. Je suis devant et là j'entends Miguel qui me crie : "Vas-y Jean-Marc, bouffe-le ! Allez, allez !" Qu'est-ce qu'il n'a pas dit ! Je me redresse sur les pédales et je pars en chasse. Derrière Miguel, José et Julien m'encourage ! C'est le sprint de la gagne. Je reviens sur le petit jeune. Virage à droite à angle droit avec des gravillons. Je ralenti un peu. Le jeune le passe sans freiner et quand j'attaque le virage je vois un immense nuage de poussière. Le gamin est au sol, en vrac ! Il s'est lamentablement vautré en glissant sur les graviers pris bien trop vite. Mes trois acolytes arrivent et me félicitent de l'avoir bouffé et envoyé au tas ! Je m'enquiers quand même de l'état de santé du minot et la seule chose qu'il dit, c'est que c'est de la faute des graviers ! Bref il va bien. Nous continuons notre route morts de rires.

La trace passe au stade de Champagne. Je revois avec plaisir les terrains de foot et de rugby, les tribunes et le vélodrome. Pendant des années j'y venais plusieurs fois par semaine pour les entrainements et les matchs. J'habitais juste en face, à Thomery. D'ailleurs mes parents y vivent toujours et ils doivent être arrivés à notre point de rendez-vous. Je largue mes compagnons de route et file vers le pont de Thomery. Ils sont là ! Je les embrasse. Miguel, José et Julien arrivent. Maman sort des bouteilles d'eau et nous nous ravitaillons avec plaisir. Mes parents connaissent Miguel et José et sont content de les voir. Un autre bisou à la Markitos family et nous repartons. Il nous reste 20 km à faire, toujours en suivant les bords de Seine. Nous passons à Samoreau, traversons de nouveau la Seine à Samois pour rouler sur sa rive gauche, et enfin nous arrivons en vue de Bois-le-Roi. Nous repassons un peu en forêt au niveau de la Base de Loisirs, et c'est l'entrée en ville. Nous devons rejoindre la gare, et elle se trouve en haut du village. Il va falloir monter. C'est la dernière ascension. Un dernier virage à gauche et voilà le dernier mur. José est devant. Il accélère. Je me mets en danseuse et l'attaque. Je prends une bonne avance, mais la montée est bien longue. Miguel en bon renard des pelotons m'a laissé partir et me fatiguer pour m'attaquer pas trop loin du sommet. Je tente de prendre sa roue mais j'ai un début de crampe sur le quadriceps droit. Je stoppe toute velléité guerrière et me rassois sur la selle pour finir tranquillement.

Ça y est nous sommes arrivés à la gare. Ben nous y attend avec d'autres participants qui sont restés là. Il nous fait refaire notre arrivée pour nous filmer. Nous nous congratulons et nous attablons sous les parasols du Café de la Gare pour boire quelques bonnes bières bien fraîches. Nous refaisons le film de la journée et il est temps de nous séparer. Ce fut une bien belle sortie. Un très beau Social Ride ! Merci à Ben et Miguel ! Ils veulent refaire d'autres évènements du genre et vu la qualité du parcours et de l'accueil, je reviendrai sans aucun doute !