mercredi 23 août 2023

Mission Brigade de la Chocolatine IDF, de la Seine à la Loire, jour 2. Mercredi 23 août 2023

Le réveil sonne à 06h00. J'ai du mal à émerger. Je me sens bien au chaud dans mon duvet et il fait encore nuit. Je m'extirpe enfin 6 minutes plus tard. Je réveille Jacques. La préparation est un peu longue et enfin à 07h00 nous commençons à pédaler. En partant nous n'oublions surtout pas de glisser dans la boite aux lettres du camping une enveloppe avec notre règlement. 


Notre première mission de la journée est de trouver une boulangerie pour pouvoir prendre des forces à base de viennoiseries et de café. C'est que la journée va être longue. Nous avons prévu de faire au minimum 200 kilomètres. Je vise un camping à Ferrières-en-Gâtinais. En attendant nous roulons sur une départementale très passante. Ce n'est pas agréable du tout. Il fait beau et doux. Nous atteignons rapidement le premier hameau après Pithiviers, Bourgneuf, où nous trouvons une pâtisserie ouverte. C'est la Gâtinaise. Les viennoiseries maisons y sont énormes et terriblement bonnes ! Le patron nous offre un café à chacun ! Nous sommes gâtés ! Une fois le petit déjeuner avalé nous repartons toujours en direction du sud et de la Loire. La départementale est toujours aussi monotone et pénible. Ce matin j'ai un peu de mal à avancer. Nous avons un léger vent de face et je peine quelques peu. Du coup Jacques prend vite le large et roule plusieurs centaines de mètres devant moi. Il m'attend de temps à autres et il repart. Je ne lui en veut pas du tout. Chacun roule à son rythme. 

Nous pénétrons dans la forêt d'Orléans. C'est la plus grande forêt domaniale de France. Nous continuons sur la départementale. La température monte doucement mais sûrement. Enfin nous quittons le bitume et prenons un chemin de terre. C'est une belle piste gravel. Je suis plus à l'aise et du coup mon pédalage s'en ressent. Le terrain est légèrement vallonné. Jacques ne prend plus le large et nous restons ensemble. Je mène même le train régulièrement. Elle est agréable cette forêt et la piste est bien roulante. C'est une ligne droite plein ouest pendant quelques kilomètres. Puis elle bifurque vers le sud-ouest où par moment elle se transforme en un single assez sympa. Ce qui était bien moins sympathique c'était les nuées de taons qui nous tournaient autour et nous harcelaient constamment. Nous ne savions pas que les taons volaient aussi vite que les cyclistes pédalaient fort ! pas moyen de les semer ! Et bien sûr nous avons eu droit à notre lot de piqures de ces maudites petites bestioles. Ce n'est qu'une fois rentrer dans l'agglomération orléanaise que l'on s'en est enfin débarrassé. 

Single en forêt d'Orléans.


Nous voilà à Fleury-les-Aubrais et à partir de maintenant ça va descendre en ligne droite jusqu'à Orléans et la Loire. Mais avant petite pause tourisme et photos à la cathédrale. On a un peu les crocs et on veut s'installer dans un café en bord de Loire... mais c'est mal connaitre le coin. Sur notre parcours il n'y aura pas un troquet. Nous aurions dû rester dans le centre. Aussi nous nous rabattons sur un Lidl pour faire le plein et nous sustenter directement sur le parking. 

Cathédrale d'Orléans.


A partir de maintenant et pendant 80 kilomètres, jusqu'à Briare, nous allons suivre le cours du fleuve. Ce sera relativement plat mais la grosse difficulté viendra de la chaleur intense qui va s'abattre sur nous ce jour-là ! 
Les débuts se font sur le chemin de halage et sur la digue du Canal d'Orléans qui n'est séparé du fleuve que par un énorme mur en pierres. Nous roulons bien et de concert. Notre trace suit celle de la Loire à Vélo, et parfois elles se confondent. D'ailleurs nous croiserons un grand nombre de cyclotouristes et de bikepackers qui suivent cette véloroute en direction de l'Océan. A Saint-Denis-de-l'Hôtel nous traversons une première fois le fleuve et passons au sud, à Jargeau. Nous quittons alors le bitume pour un magnifique single sur les berges de la Loire. C'est le pied malgré la chaleur qui monte toujours. Nous buvons beaucoup désormais et une de nos priorité de la journée sera le ravitaillement en eau. Retour sur la rive droite. A Saint-Benoit-sur-Loire je vais recharger mes bidons dans un camping. Je suis en souffrance à cause de la température qui dépasse les 35°. Je m'isole un peu en écoutant un podcast. Jacques a de bien meilleures jambes que moi et roule loin devant. Chacun y va de son petit rythme. Nous avons décidé de nous arrêter à Sully-sur-Loire pour manger et nous reposer un peu. Après quelques efforts cette belle ville est en vue. Nous retraversons le cours d'eau via un magnifique pont métallique uniquement ouvert aux piétons et aux vélos. Nous trouvons rapidement une boulangerie proposant des formules, du café et surtout qui possède une terrasse à l'ombre. Pas moyen de manger au restaurant vu les prix pratiquer ici... La pause nous fait un bien fou. Nous nous attardons un peu mais il temps de repartir. La suite sera tout aussi dure, voire même plus. Nous sommes au plus fort de la chaleur. La progression devient difficile. Il y a très peu d'ombre. Jacques semble mieux résister que moi, mais il souffre également. Les kilomètres défilent. J'ai l'impression de faire du surplace tellement la chappe de plomb est forte. Je sais que sur la trace que j'ai préparé il y a un camping un peu avant Briare. Je compte m'y arrêter pour me rafraichir. Mais juste avant Gien nous trouvons un autre camping providentiel. Je demande à l'accueil l'autorisation d'utiliser leurs sanitaires pour que l'on puisse se rafraichir Jacques et moi. Le personnel du camping accepte volontiers. En fait au lieu de me passer de l'eau sur le visage comme convenu, je vais carrément prendre une longue douche froide pour faire tomber la température de mon corps. Jacques ne prendra pas de douche mais se rafraichira longuement aussi. Après je me suis allongé plusieurs minutes sur la pelouse et à l'ombre. Cette pause me fut grandement bénéfique. Sans elle je pense que je n'étais pas loin d'abandonner !

La Loire, enfin !

Le Canal d'Orléans et la Loire.


Chemin de halage sur le Canal d'Orléans.

Le single sur les berges du fleuve.


Jacques contemplatif et assoiffé...



Ancien pont du chemin de fer à Sully-sur-Loire, et le château de Sully.





Gien.


Cela va mieux. Nous repartons. Je sais qu'à partir de Briare nous profiterons de plus d'ombre en longeant le canal du même nom.  Nous arrivons enfin au fameux Pont-Canal. Il est toujours aussi beau. C'est une véritable œuvre d'art architecturale. Jacques aime beaucoup aussi. On prend les indispensables photos et nous le traversons. J'y vais doucement parce qu'il y a du monde et surtout parce que la vue y est magnifique. 
Nous voilà sur le chemin de halage du Canal de Briare. Il fait moins chaud. Nous sommes à l'ombre et surtout le soleil brûle moins. Ça roule bien. Nous suivons le tracé de la Scandibérique, ou Eurovélo 3. Avant Rogny-les-Sept-Ecluses nous prenons la départementale, le chemin de halage n'étant toujours pas aménagé dans sa partie bourguignonne. Cela ne saurait tarder, les travaux d'aménagement sont en cours d'exécution. Nous ravitaillons en eau et nourriture dans la ville icaunaise. Ce sera la dernière fois aujourd'hui. Maintenant il nous faut atteindre Ferrières-en-Gâtinais au plus vite. Nous sommes bien fatigués et rêvons d'une bonne douche. Il nous reste 50 bons kilomètres à faire. 

Pont canal de Briare.





Les sept écluses à Rogny-les-Sept-Ecluses.


A Dammarie-sur-Loing nous quittons le chemin de halage et suivons jusqu'à Montcresson une petite route départementale bien agréable. Elle nous fait gagner aussi pas mal de temps car on y roule plus vite que sur le bord du canal et c'est plus court. Retour sur les bords de l'eau et ce jusqu'à Amilly où nous les quitterons définitivement. Le soleil est en train de se coucher lorsque nous nous engageons dans la forêt de Montargis. Peu avant Paucourt, petit village enclavé dans le forêt, je sens que je commence à avoir une fringale. Nous nous arrêtons au pied de l'église du village et profitons des derniers rayons de l'astre solaire pour dîner. Nous le faisons fissa car une horde de moustiques s'est chargée de nous gâcher le repas. Lorsque nous repartons il fait nuit et nous rentrons de nouveau dans les sous-bois. Cette partie de la forêt nous la parcourrons sur de superbes sentiers. Même en pleine nuit nous nous amusons. J'ai la patate car je sais qu'à la sortie des bois nous serons pratiquement arrivés ! 

Là Jacques s'est écrié : "Alleluia !"

Ça y est nous sommes à Ferrières. Le camping est juste là. Nous cherchons un endroit où nous poser, pas trop loin des sanitaires de préférence. Nous installons nos lits douillets. Il tombe quelques gouttes... je crains qu'il ne se mette à pleuvoir mais finalement ce ne sera qu'une fausse alerte. Par contre je ne pourrai rien faire contre les moustiques qui m'ont harcelé une partie de la nuit. Encore une fois j'ai du mal à m'endormir mais une fois dans les bras de Morphée j'ai passé une excellente nuit.


Pour en revenir à cette journée, elle fut bien longue comme prévu mais les conditions météo extrêmes l'ont rendue encore plus longue. La chaleur excessive avec 47° en plein soleil au plus fort de la journée selon mon GPS et une moyenne de 30° sur son ensemble, a fait que nous avons puisé profond dans nos réserves. Mentalement c'était dur de rouler sous un soleil de plomb. Mais nous avions un objectif et nous voulions nous y tenir. Il y avait très peu de dénivelé. C'était plat et loin d'être monotone. En temps normal nous aurions mis moins de temps et surtout nous aurions fini dans un meilleur état de fraicheur. Au final nous avons fait un peu plus de 200 kilomètres comme souhaité. Ainsi il nous restera que 120 kilomètres à faire le lendemain pour finir le brevet.

Les chiffres de la sortie :

203,340 km
10h38 de roulage (15h02 avec les pauses)
19,1 km/h de moyenne (13,5 km/h avec les pauses)
39,8 km/h max
745m de D+ (734m de D-)

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