dimanche 30 avril 2023

GRAVEL TRO BREIZH 2023, 6ème édition. 2ème journée. Dimanche 30 Avril 2023.

 Dimanche 30 avril. Le réveil sonne à 5h15 ou 5h30. Je ne sais plus trop. En tout cas je sais qu'il est bien trop tôt et que je serai bien resté au lit encore un peu. A 06h05, avec Stéphanie, nous donnons nos premiers coup de pédales. Il pleut. Il a plu une partie de la nuit. Tout est trempé. Nous croisons un monsieur. Il nous souhaite bon courage et Stéf lui répond "Bon courage" et moi je lui dit "Bonsoir" ! Tout va bien ! nous sommes encore bien endormis. Ça promet ! De toute manière nous allons être vite mis dans l'ambiance du jour et revenir rapidement à la réalité. Nous devons traverser une longue zone marécageuse. C'est pas terrible comme mise en bouche. A Noyalo nous croisons d'autres participants. Ils ont dormi dans un hôtel eux aussi et partent à l'instant. Il y a Franck et Stéphane. Franck part et Stéphane va rouler un long moment avec nous. Nous avançons bien. Je n'ai pas encore faim. J'ai mangé des crêpes au chocolat juste avant de partir. Arrivés à Vannes nous tombons sur François, un vendeur cycle qui a la malchance de voir son dérailleur électrique refuser de fonctionner. Il abandonne la mort dans l'âme. Avec Stéphanie et Stéphane nous roulons tranquillement tout en papotant. Il ne pleut plus depuis un moment et cette partie est relativement roulante, si bien que nous avançons bien. A Le Moustoir-Arradon, nous apercevons deux vélos appuyés sur un mur de maison. Il doit y avoir un ravito dans le coin. Gagné ! C'est un bar PMU. Et ce sont Julien et Laurent qui sont là. Ils prennent leur petits déjeuner et nous allons les accompagner volontiers. A la table d'à côté il y a deux jeunes bien entamés, dont un tourne à la bière alors qu'il n'est pas 09h. Nous repartons groupés les deux Stéf et moi. Julien et Laurent sont partis ily a plusieurs minutes maintenant. Nous continuons notre tour du Golfe du Morbihan. Nous le quittons à Lamor-Baden pour longer la rivière d'Auray jusqu'à Saint-Goustan, le charmant petit port de la ville d'Auray. Peu après nous traversons le pont au plancher en bois de Le Bono. C'est toujours bien roulant. Voila Carnac et ses fameux alignements. Je fais une pause photo. Je suis rejoins par Stéphane et un autre participant. Stéphanie est derrière. Je me retrouve seul devant et j'arrive à Plouharnel. Stéphane m'a rejoint et on trouve une crêperie. Franck arrive à son tour. Nous nous y arrêtons pour manger une succulente galette. Nous repartons et mes deux compagnons me distancent assez rapidement. Je ne reverrai pas Stéphane. 

L'Océan, enfin ! Arradon.

Petit déjeuner au PMU, avec Laurent, Julien, Stéphanie et Stéphane.


La même prise par Julien.

Le pont de Le Bono.


Stéphane.

Stéphanie.

Port de Saint-Goustan, à Auray.


Me voila seul. Le vent est de face et je roule dans le sable en bord d'Océan. C'est pénible. J'avance difficilement. Je dois pousser souvent. Puis c'est le tour de la Ria D'Etel. C'est beau mais c'est longuet... Je retrouve Stéphanie qui m'a rattrapé. Nous roulons quelques kilomètres ensembles. C'est plein de boue et de grosses flaques d'eau. Mais le comble arrive sur un chemin complètement inondé. Nous tentons de passer sur la gauche du chemin... de la rivière pourrait-on dire, à travers les herbes. mais rapidement nous devons nous rendre à l'évidence, c'est infranchissable à cause des ronces. Nous retournons dans la flaque et pédalons dedans. C'est profond. Les roues s'enfoncent jusqu'aux moyeux. Les pieds plongent dans l'eau jusqu'à ce que je perde l'équilibre à cause de pierres dans le fond. Tant pis je vais pousser. Stéf fait de même. Au moins 50 à 75m avec de l'eau jusqu'aux genoux. On en sort et on continue. Nous nous reperdons de vue peu après. Notre objectif à tous les deux est de rejoindre Pluvigner pour pouvoir nous y ravitailler. J'y retrouve Fabien et Pascal. Deux potes qui font la GTB ensemble. Pascal a toujours l'air à l'agonie tandis que Fabien semble plus à l'aise. Je ne sais pas pourquoi mais eux aussi auront droit à leur petit surnom, et ce sera Tic et Tac. Ainsi Tic et Tac me disent qu'il n'y a rien ici pour ravitailler. Tant pis je repars donc mais 50m plus loin je tombe sur une boulangerie ouverte. RAZZIA !!! Puis arrive Stéphanie. On décide d'aller boire quelque chose au PMU qui est un peu plus loin. Tic et Tac ne l'avaient pas vu non plus celui-là. Je bois mon Breizh Cola et je repars laissant Stef.

On ne présente plus les alignements de Carnac.

Entre Plouharnel et Etel.



La maison au volets bleus, Ria D'Etel. Saint-Cado.

Ile de Saint-Cado. Ria d'Etel.

Chemin ou rivière ? Rivière ou chemin ?

A partir de maintenant et pendant 47km je vais rouler absolument tout seul. Je profite du paysage. Je lutte dans les passages boueux mais par chance cette étape est relativement plate et roulante. Je profite de ce moment de répit pour écouter un podcast espagnol, qui parle de vélo et de longue distance bien sûr. L'interview est menée par Borja Gascón. Il tient avec son compère Kiko Jimeno un magasin de cycle à Saragosse, et son émission s'intitule Construyendo Ultraciclismo. Je suis en forme. Je roule à un bon rythme. Me voilà sur le chemin de halage du Blavet ou Canal de Nantes à Brest. Je me mets les mains en bas du guidon et je déroule. Chaque kilomètre roulant est un kilomètre de gagné. Il faut avancer coute que coute. Le temps est compté et Frédéric nous a ajouté 80 km supplémentaires comparé à l'an passé. 

Je quitte les bords du canal et m'engage sur un ancienne voie ferrée qui n'a de ferrée que le nom. C'est un chemin à vaches coincé entre deux clôtures électriques. Le chemin est inroulable. Il faut pousser. Et le meilleur endroit pour cela est sur le côté, dans l'herbe et il se passa ce qui devait se passer... je me suis mangé une châtaigne ! Je hais ces clôtures. Je me prends des coup de jus à chaque fois. Ce passage se termine enfin. Pas trop tôt. Il est remplacé par une voie verte de nouveau roulante. Je repars mains en bas du guidon. Je jette un oeil sur le suivi de la GTB et je vois que mon pote Jacques est à Plouay. J'y serai dans moins d'une heure. Il me conseille un burger pour manger mais il ne va pas tarder à fermer. Il ne sait pas s'il reste à Plouay ou s'il part plus loin. J'accélère. Soudain un arbre barre le chemin. Il faut se débrouiller comme on peut pour le franchir. ce n'est pas facile avec un vélo approchant les 20 kg. J'arrive enfin à Plouay et qui je vois sur la place de l'église ? Jacques avec un autre participant. Ils sont sur le point de partir. Il fait nuit noire. Jacques m'avait dit au téléphone qu'il est très fatigué et malgré cela il veut encore faire 20 km pour aller au prochain hameau, Lignol. Je ne les suis pas. Je veux manger et arrêter là. S'en est assez pour aujourd'hui. Au burger je retrouve Franck. On mange ensemble. Et on décide de trouver un endroit où dormir. On repère le stade, mais avant on part à la recherche de Stéphanie. Elle est dans les parages. Nous la cherchons. Nous ne la trouvons pas. Je revérifie de nouveau les trackers. Elle doit être à quelques mètres. Et soudain j'ai une illumination. La laverie ! Bingo ! Elle est à l'intérieur, sauf qu'elle y est coincé. La porte s'est verrouillée et il n'est pas possible de l'ouvrir que ce soit de l'intérieur ou de l'extérieur. Nous nous parlons à travers la vitrine, morts de rire. Elle n'a plus qu'à attendre 07h pour que cela se déverrouille. Heureusement qu'elle avait réussi à rentrer toutes ses affaires et son vélo. Mais au moins elle est au chaud et à l'abri. 

Ecluse de Minazen, sur Le Blavet.

Jérôme sur l'écluse. Crédit photo : Erminig Bikepacking Adventures.

Ça passe très difficilement.


Nous repartons Franck et moi. Nous ne trouvons pas l'entrée du stade et ce sont deux couples qui nous aident. Les deux époux avaient fait un BRM 300 le jour même. Ils ont environ 70 ans et semblaient encore frais comme des gardons. Dommage, ils n'habitaient pas à Plouay même, mais à plus de 15 km, sinon ils étaient prêt à nous héberger. Nous nous installons donc sous un porche des vestiaires, à l'abri du vent et des intempéries. Nous faisons une toilette sommaire à l'aide des robinets qui servent à nettoyer les crampons de foot, et filons nous coucher chacun dans son sac de couchage, posé sur son matelas gonflable et abrité dans son bivy. Un peu plus loin, sur la pelouse, il y a Arnaud qui a installé sa tente. Cette fois encore j'ai du mal à m'endormir. Il y a le bruit de la ville, la fatigue et la tension de la journée qui n'est pas encore tout à fait retombée. Franck lui a rapidement rejoint les bras de Morphée. Je l'entends...

Stade de Plouay.


Les chiffres de la journée :
192,60 km
12h05 de déplacement (16h43 avec les pause)
15,9 km/h de moyenne (11,5 km/h avec les pauses)
53,3 km/h max
1758m de D+
1706m de D-

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