Vendredi 28 avril. Je viens de m'installer à ma place dans le TGV qui va partir dans quelques instants en direction de Rennes. Mon vélo est juste à côté de moi, chargé avec ses imposantes sacoches de bikepacking. Arrive alors une jeune femme, elle aussi avec un vélo en mode bikepacking. Elle même est habillée avec ses vêtements de gravel... "Bonjour, tu vas à la GTB ?" "Oui", me répond-elle en cherchant sa place, "Il me semble que je suis assise dans le fauteuil juste à côté du tien !". Je viens de faire la connaissance de Marion, une lyonnaise qui part rouler en Bretagne. Ma GTB commence directement dans le TGV. Deux heures plus tard nous voila à Rennes. Je saute dans un TER pendant que Marion part à la recherche dans bike-shop.
Après une rapide liaison entre la gare de Montfort-sur-Meu et le lac de Trémelin, je suis enfin dans la place. Retrouvailles avec les anciens participants de 2022 (Yannis, Jacques, Philippe, Jérôme, Stéphanie...) et avec Clément rencontré dans l'Aubrac lors de sa Sea to Peak, petit apéro bière, briefing par Fred, distribution des trackers avec une rapide présentation des participants, soirée crêperie et il est l'heure d'aller se coucher car demain matin il va falloir se lever très tôt. Le départ sera donné par Frédéric à 06h50 tapante !
Jérôme. Crédit photo : Diwan Pnu
Fabien et Pascal, alias Tic et Tac. Et Philippe juste derrière. Crédit photo : Diwan Pnu
Jacques. Crédit photo : Diwan Pnu
Laurent. Crédit photo : Diwan Pnu
Samedi 29 avril. J'arrive au départ vers 06h35. J'ai pris un solide petit déjeuner préparé la veille par les propriétaires du gite où j'ai passé la nuit. Ils garderont mes affaires jusqu'à mon retour. Mon pneu arrière est sous-gonflé et je pars à la recherche d'une pompe à pied et c'est Franck, qui prépare son vélo au pied de sa voiture, qui m'en prête une. Je ne le sais pas encore mais Franck va devenir une personne importante dans mon aventure vélocipédique bretonne.
A quelques minutes du départ.
5,4,3,2,1, partez ! ça y est, nous voila lancés en peloton groupé autour du lac de Trémelin. Rapidement le groupe s'étire. Devant ça part très vite. Contrairement à l'an passé je pars dans la deuxième moitié. Je retrouve Stéphanie. On papote tout en roulant. Ça tourne à gauche. On quitte les rives du lac et on s'engage dans le premier bourbier d'une longue série ! Je perds de vue Stéf. On se retrouvera certainement plus tard. Ainsi il en va des rencontres entre les participants. On se voit, on se sépare, on se retrouve... tout ça au gré des arrêts, des coups de moins bien, des regains de forme...
Les premiers kilomètres sont exactement les mêmes que l'an passé. Puis à une intersection, nous tournons à gauche. L'an dernier nous étions partis à droite. Nous voila en direction du sud et du Golfe du Morbihan. Le parcours tourne dans le sens des aiguilles d'une montre. Je roule un peu avec Jérôme. On discute mais rapidement il prend le large. Il a un objectif, finir la trace en 6 jours, alors que moi je veux juste finir dans les temps, soit avant samedi 6 mai 18h50. Puis je vais faire aussi quelques kilomètres avec Axelle, une ancienne de 2022. Il y a pas mal de route mais les quelques chemins empruntés sont pleins de boue. Et le relief est accidenté. Le ton est donné. La GTB 2023 sera placée sur le ton de la boue et du D+. On traverse plusieurs villages et villes, mais je ne m'arrête pas. Le temps du pillage de boulangerie n'est pas encore venu. Je compte m'arrêter à Redon pour ravitailler. Nous traversons les superbes landes de Monteneuf. Petit passage dans le joli village de la Gacilly, puis nous allons suivre le cours de l'Aff pendant plusieurs kilomètres. C'est toujours aussi boueux. Je retrouve Stéf. Puis il y a aussi Julien, un ancien de 2022, son pote Laurent et ils accompagnent Ray, un italien un peu perdu dans cette Bretagne hostile pour lui. Juste avant Redon on tombe sur un resto en plein air sur les bords de l'Oust. L'endroit est superbe. Stéf et moi nous nous y arrêtons pour y déjeuner. Julien et ses compagnons décident de filer à Redon, où ils mangeront au Subway ! Je repars seul et repu. Mais juste après je tombe sur une des surprises dont l'organisateur et traceur, Frédéric, a le secret. C'est un joli mur sur un single forestier. Il faut pousser le vélo sur une pente à plus de 20%. Je dois faire plusieurs pauses avant d'atteindre le sommet. Une fois celui-ci atteint, je peux repartir. C'est de nouveau roulant. A Redon je ravitaille dans une supérette. Franck s'y est arrêté également. Je reprends la route et retrouve Stéf quelques mètres plus loin et à partir de maintenant on va rouler jusqu'à la fin de la journée ensemble.
Pause déjeuner. Laurent, Julien et Ray s'apprêtent à partir pour Redon.
D'après Frédéric, la trace est plus roulante à partir de Redon. Nous longeons la Vilaine et le département de la Loire-Atlantique, mais contrairement à ce nous avions cru, la trace n'est pas vraiment plate. C'est une succession de petites côtes bien casse-pattes. C'est usant au final. A La Roche-Bernard nous sommes presque une dizaine à faire un braquage de boulangerie. Tout y passe ! Sucré, salé, boissons à base de soda. Stéf elle s'attaque à la fromagerie voisine. Nous improvisons un Paquito sur le trottoir sous la direction de Julien. En route ! Nous voila à Arzal et son barrage. Nous sommes accompagnés par deux petits jeunes, Maxime et Antoine. C'est la Team Moustache. Nous repartons vers les terres en atteignant l'estuaire de la Vilaine. Muzillac ! Nous y stoppons pour y manger un pizza. La journée touche à sa fin. La pizzeria fait le plein de cyclistes boueux. Je m'endors sur ma pizza. Stéf aussi. Elle reçoit un message d'une amie qui lui indique que dans la prochaine ville, Surzur, il y a un hôtel pas trop cher. Ni une ni deux j'appelle. Il y a une chambre libre avec deux lits séparés. On décide de partager la chambre Stéf et moi. Nous arrivons à Surzur, assez rapidement, au moyen d'une voie verte bien roulante. On prend une bonne douche et au lit. Je suis vanné, les pieds cuits par l'humidité, les jambes un peu lourdes, et malgré tout j'ai du mal à m'endormir.
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