jeudi 15 juillet 2021

Le Pic de Morgon, sortie à la con. Jeudi 15 juillet 2021.

 Juillet rime avec vacances, et qui dit vacances dit voyages. Cette année c'est les Alpes qui nous ont accueillis. Je n'ai pas emmené de vélo. Donc pour pouvoir rouler il faut soit que j'emprunte un vélo ou que j'en loue un. Et bien j'ai fait les deux !
Le vendredi 09 juillet lors d'une rando pédestre, au départ de Champagny-en-Vanoise, j'ai oublié mon étui à lunettes ,avec mes lunettes de vue dedans, sur notre lieu de pique-nique, à plus de 2100m d'altitude et surtout à plus de 10km du camping. Deux solutions s'offrent à moi : soit y retourner à pied et là il me faut un peu plus de 4h AR, soit trouver un VTT et y monter avec, et si tout va bien ne mettre que 2h. Ça tombe bien il y a des gamins au camping qui ont des VTT. Et avec l'autorisation de leur père, je leur emprunte un Décathlon 520 bien lourd pour aller chercher mes précieuses lunettes dans les alpages au dessus du refuge de la Glière. Il faut dire que je ne me voyais pas passer le reste des vacances juste avec mes lunettes de soleil, même si elles sont à ma vue.
Donc samedi 10 juillet, à 7h tapantes je quitte le camping. Il me faut 1h20 pour faire les 10km et les 627m de D+. Mon étui à lunettes est bien là où je pensais l'avoir laissé. Me voilà soulagé. Je repars aussitôt vers le camping et en à peine 30mn j'y suis de retour. Je repose le vélo... les gamins ne verront même pas que je suis parti avec, ils dorment encore.

Marmottes de la Vanoise.

Chemin menant au refuge de la Glière et les glaciers de la Vanoise.

Refuge de la Glière.

Cascade du Py au Laisonnay (Vallon de Champagny-le-Haut).

Sur cette photo se cache un étui à lunettes et un paquet de mouchoirs en papier.

Avant de redescendre, au pied de la Grande Casse et l'Epéna.


Le Décathlon 520 qui m'a permis de faire ce "sauvetage".



Ma deuxième sortie eu lieu lors de mon séjour à Embrun. Au départ je voulais retourner sur les pentes du Mont Guillaume. J'en avais gardé un excellent souvenir de ma sortie en 2017. Mais au dernier moment je me suis souvenu de récits de rides au Morgon. Pourquoi ne pas tenter une sortie sur cette montagne ? Je trouve une trace. Je l'étudie et je la valide. Bon je sais qu'il y aura des portages et des poussages. Reste à trouver un VTT, et un "musculaire". Je ne veux pas d'un VTTAE. Je le trouve chez Intersport à Embrun. C'est un SUNN Kern LT en taille M. Après un rapide test sur le parking, je le réserve. En principe je prend des vélos en taille S mais celui-ci taille assez petit et il me convient parfaitement. C'est un enduro, donc il sera plus lourd que mon Camber.

Sunn Kern LT




Le jeudi 15 juillet je suis au magasin à l'ouverture. Je dois le rendre avant 18h. Ça devrait le faire large...
Je décolle du camping un peu après 9h30. Le début est longue liaison par la route et quelques chemins jusqu'à l'Abbaye de Boscodon. Il me faut plus d'une heure et quart pour faire les 12km et un peu plus de 400m de D+. Il fait déjà chaud mais surtout le problème est que les développements du Kern ne sont pas trop adaptés à des montées sur route. Je rappelle que c'est un enduro et le 30/42 est un peu dur à emmener dès que le pourcentage devient un peu important. 
A l'Abbaye je fais une petite pause et j'attaque dans le vif du sujet. Je suis sur la trace, au pied du Morgon. Il culmine à 2324m et l'Abbaye est à 1150m... il y a encore un bon gros bout de chemin à faire !

Lac de Serre-Ponçon et le Pic de Morgon (à gauche).


Abbaye de Boscodon.

Le début se fait sur une large piste. J'arrive à pédaler et à rester sur le vélo. La pente n'est pas trop prononcée. Mais rapidement à l'approche du parking de Le Grand Clot et surtout une fois celui-ci dépassé, les pourcentages deviennent redoutables. Je fais face à de véritables murs. Je débute mon chemin de croix. Il va durer des kilomètres et quelques heures. Je pousse, je pousse et je pousse encore... ça n'en finit pas. Les pédestres vont plus vite que moi. Le vélo pèse lourd et je le sens bien. J'arrive enfin aux portes de Morgon. Elles marquent l'entrée du Morgor... euh mais non pas du tout ! c'est l'entrée dans le Cirque de Morgon. Ma trace passe au milieu du cirque avant de rejoindre le sommet. Je m'en réjouis d'avance... mais il y a un mais ! le chemin est barré. Un troupeau est en estive et les bergers demandent de ne pas le déranger, de suivre un autre chemin qui passe au loin de la bergerie. Zut, zut et rezut !!! 

Vue sur Embrun en bas.


Face à moi le Pic de Morgon.


Un coup d'œil rapide à la carte IGN et je décide de partir sur un petit sentier vu un peu avant sur ma droite. J'hésite un peu avant de l'emprunter et ne voilà-t-y pas que je chute pratiquement à l'arrêt car je n'ai pas réussi à déclipser le pied gauche. Je tombe lourdement sur mon genou. J'ai mal mais c'est surtout mon orgueil qui en a pris un coup. Je suis tombé bien évidemment devant un petit groupe de randonneurs... bref c'est pas ma journée.
Je me lance enfin sur le petit sentier. Il a l'air bien sympa. Je traverse une source et là il descend joliment avec quelques épingles bien joueuses. C'est cool ! Mais il descend ? Tient c'est étrange, il devrait monter en fait. Un coup d’œil rapide à la carte et je m'aperçois que j'ai manqué une bifurcation dès le départ et que je ne suis pas sur le bon chemin. Je remonte ce que je viens de descendre et je repars sur le bon sentier. Celui-ci est tout de suite moins drôle. Il est plein de pierres et autres roches. J'arrive à pédaler mais rapidement je dois poser pied à terre pour franchir un bon nombre de chaos rocheux. Les moments de pédalages sont peu nombreux et surtout très courts. La progression est toujours aussi lente. Je croise des randonneurs qui redescendent du sommet et qui me disent que le plus gros reste à venir. Oupssss.... 

Ce n'est pas le bon chemin...

C'était à gauche et non à droite...

Le superbe cirque de Morgon.


J'aurai dû arriver par le chemin du bas.



J'arrive à Sous le Pic de Morgon (2088m) et le fléchage m'indique 800m pour le Pic et 40mn de marche !!! 40mn pour 800m ? c'est énorme et en effet en me retournant je vois le mur qui m'attend. La muraille me tend les bras, et justement ce sont mes bras qui vont travailler à partir de maintenant. Je vais devoir porter le vélo jusqu'en haut. Je l'ai déjà un peu porté sur quelques passages et franchement il est bien lourd. 
Je me lance. Je sue à grosses gouttes. Je fais des pauses régulières dont une un peu plus longue au pied d'un cairn. Je repars et enfin après 55mn d'efforts j'atteins le but de ma journée. Je suis au Pic de Morgon, à 2324m d'altitude. Je suis fier et heureux. De là on domine tout le Lac de Serre-Ponçon. C'est d'ailleurs le seul endroit d'où on peut le voir complètement. Je profite de la vue et je récupère. Mais je ne m'attarde guère car je dois redescendre et je sais par expérience que les descentes sont parfois presque aussi dures que les montées. Face à moi il y a un splendide sentier qui suit la ligne de crête. Il est superbe et me fais grandement envie. Ça va être un régal !



Les grands sommets des Ecrins sont sous les nuages.




Sommet.

Vue sur le lac de Serre-Ponçon côté Ubaye et le barrage au fond.

Le magnifique sentier de crête.


Pour y accéder je pousse quand même le vélo. La pente est encore bien raide et je n'ai pas envie de perdre ma caution ni surtout de finir dans l'hélicoptère. Enfin cela devient assez roulant pour mon modeste niveau. Je me régale sur ce sentier. Le grip est juste formidable. La sensation de rouler sur cette terre ocre est juste grisante... mais rapidement une difficulté se présente à moi. Il faut franchir une barre rocheuse. Le sentier disparaît et il me faut porter le vélo. C'est limite de l'alpinisme. D'une main je me tiens aux rochers et à la paroi et de l'autre je tiens le vélo, parfois au-dessus du vide. Dans certains passages il faut que je me débrouille pour le faire passer avant moi sans le faire tomber et sans que je tombe moi-même. C'est assez périlleux mais j'y arrive quand même. En tout cas cela n'a pas l'air de déranger les quelques marmottes qui vivent sous l'alpage juste en-dessous des rochers. Elles ont l'habitude de voir passer des bipèdes en galère. 
Ça y est je peux remonter sur le bike. Mais encore une fois ma joie sera de courte durée. Une nouvelle barre rocheuse se présente. Le début est franchissable mais rapidement je me heurte à une dalle en dévers. Comment faire ? Seul cela va être compliqué. Heureusement qu'une néerlandaise qui était juste devant moi, s'est proposée pour m'aider. Même à deux nous avons eu de la peine à faire franchir le dévers au vélo. Nous l'avons traîné, elle en tenant la roue avant et moi l'arrière. Encore un grand merci à elle. Je ne me voyais pas faire demi-tour. 
Une fois cette difficulté franchie, la trace quitte le chemin de crête pour redescendre dans le cirque. Le début est pentu et je préfère assuré en poussant le vélo. Mais dès que la pente s'adoucit je remonte en selle et enfin je peux pédaler. Je quitte le monde minéral pour les alpages. Il y a des marmottes qui se réchauffent au soleil. Je les observe rapidement. 
Le chemin est devenu roulant. Le Kern est enfin dans son élément. C'est un rail et il est très rassurant. Dans ces conditions c'est un excellent vélo. Je passe à proximité du Lac Saint Pierre. Là ma trace part sur la droite, et descend dans la forêt par une multitude de sentiers. Il est tard et j'ai peur d'y rencontrer d'autres difficultés. Donc je décide de repartir par la piste par laquelle je suis venu. Je la rejoins après une petite régalade au milieu du cirque. 



Lac Saint-Pierre.

Je dévale la piste pleine balle. Au parking de le Grand Clot je vois un fléchage qui indique la direction de l'Abbaye via une petit sentier. Ni une ni deux je m'y engage. Et bien m'en a pris. Je me régale. Dommage qu'il soit si court. Je récupère de nouveau la piste et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je suis arrivé à L'Abbaye. Je ne m'y attarde pas. Sur la route qui redescend sur le Lac de Serre-Ponçon je roule pratiquement à la même vitesse que certaines voitures. Je fais un petit bout de nationale et je rejoins Intersport par la digue qui longe le lac. 

Dernier single.



Je suis arrivé dans les temps au magasin. Je n'ai pas cassé le vélo. Je récupère mes pédales que j'avais monté dessus et mon support GPS et il est temps d'aller piquer une petite tête bien méritée dans la piscine du camping.
Voilà s'en est terminé de ma sortie à la "con". J'ai dû passer plus de temps à côté du vélo que dessus. Mais j'aime faire ce genre de défis physiques de temps à autres. C'est idiot mais c'est ainsi...

Les chiffres des sorties :

Vanoise:
20,34 km
1h53 (2h15 avec les pauses)
10,8 km/h de moyenne (9,04 km/h avec les pauses)
47,8 km/h max
627m de D+ (altitude max 2101m)

Pic de Morgon:
39,12 km
04h21 (07h42 avec les pauses)
9,65 km/h de moyenne (5,11 km/h avec les pauses)
59,7 max
1530m de D+ (altitude max 2324m)

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