J'ai le projet de faire la suite du GR32 entre Orléans et Malesherbes. Pour cela je dois descendre en train depuis Paris jusqu'à la préfecture du Loiret, puis rejoindre en vélo la gare de Malesherbes pour reprendre un train et rentrer chez moi. De gare à gare il y a tout juste 100km. Je devais y aller mardi dernier mais le déluge annoncé (qui a eu lieu d'ailleurs) m'en a dissuadé. J'avais donc remis ce projet à aujourd'hui. Mais comme rien ne se passe jamais comme prévu, j'ai abandonné l'idée de rejoindre Orléans. Il a plu toute la nuit, et quand je me suis levé vers 5h du matin il pleuvait encore. J'ai tout de suite imaginé les chemins traversant les champs, nombreux sur ce parcours, gorgés d'eau. Aussi ne voulant pas subir une thalasso gratuite, je suis retourné dans mon lit. Tant pis, je remets encore à plus tard ce projet et j'irai roulé dans le coin.
Je me re-lève peu après 7h30. J'enfile mes affaires de vélo et je pars. Je vais rejoindre Melun via le GR2 et pourquoi pas revenir chez moi en vélo au lieu de le faire en RER comme d'habitude. Le parcours fait environ 50km, ainsi je ferai mon 100 bornes... enfin je vais tenter de le faire. Je ne sais pas si les jambes répondront. Dernièrement mes pépins de santé m'ont privé de sortir le vélo comme je l'aurais souhaité.
De plus ce parcours est une assurance tout-risque en cas de coup de bambou car il y a plusieurs gares SNCF sur le trajet, contrairement à mon projet initial Orléans-Malesherbes, où là il n'y a aucune solution de repli.
Je pars à 8h30. Le ciel est menaçant et pour l'instant il ne pleut pas... mais en fait je n'ai pas fait 1km que voilà la pluie. Ça promet ! Je rejoins la forêt de Sénart, le couvert végétal va me protéger un peu de la pluie. Je connais ces sentiers par cœur mais je me fais quand même surprendre par les racines rendues très glissantes par l'humidité ambiante. Je me ressaisis et fais un peu plus attention.
Un faisan se cache dans cette photo !
Je traverse Sénart rapidement en empruntant le sentier longeant le ru des Hauldres. Lui aussi est bien glissant. Je ne peux pas envoyer comme d'habitude. Le truc bien tout de même, c'est qu'il ne pleut plus. Tant mieux car je traverse la longue, très longue (5km) Allée Royale qui fait la liaison entre les forêts de Sénart et de Rougeau. Là je me lance sur la piste du Ravin du Gouffre. C'est un chemin qui descend doucement vers la Seine en suivant un ruisseau asséché. Au bout, après un coup de cul et une petite descente technique on atteint le Four à Chaux. J'y fais ma petite pause traditionnelle pour y admirer le joli panorama.
Le Four à Chaux.
La vallée de la Seine.
Je repars. Après quelques centaines de mètres le GR offre deux possibilités, soit suivre le large chemin, soit prendre la variante "pédestre" qui est un single technique en balcon au dessus de la Seine. J'hésite car après les dernières précipitations, ce dernier risque d'être à la limite du praticable. Mais le goût de la difficulté l'emporte et je pars sur le single en balcon. Le début est encore techniquement faisable, mais rapidement les premières flaques de boue apparaissent ainsi que les paquets de racines bien traites. Ça glisse beaucoup m'obligeant à pauser le pied à terre fréquemment.
Sentier en balcon au dessus de la Seine.
Je quitte finalement ce piège boueux. L'allée longeant le mur du Pavillon Royal est toujours en travaux mais cette fois les barrières sont ouvertes contrairement aux fois précédentes. Je me lance dans la descente pleine de pavés. Ça va vite, ça secoue un peu ... et soudain le chemin devient tout petit. Il est coincé entre le gros mur en pierres et les barrières de chantier. Il faut faire attention à ne pas taper le cintre d'un côté ou de l'autre. Après ce rétrécissement le chemin retrouve une taille normal mais, car il y a toujours un mais ! c'est un véritable marécage boueux. Les engins de chantiers ont rendu le chemin impraticable. C'est à peine si l'on distingue les pavés sous la couche de boue liquide. Je finis de repeindre entièrement mon vélo et mes vêtements. Le salut vient alors de la route départementale que je vais suivre quelques kilomètres et des flaques d'eau dans lesquelles je vais rouler allègrement pour tenter de nettoyer le vélo.
A Seine-Port je vais me ravitailler à la boulangerie et je continue en traversant ce charmant village via les petits sentiers qui serpentent entre les propriétés. Je file bon train à travers bois et champs jusqu'à Cesson. Je passe par les étangs de Cesson-la-Forêt et en profite pour y faire ma pause déjeuner. Il est encore tôt mais je commence à avoir faim.
Les étangs de Cesson-la-Forêt.
Dans les champs à Boissise-la-Bertrand.
Dans les champs à Boissise-la-Bertrand.
La traversée de la Forêt de Bréviande est une simple formalité et je retrouve les bords de Seine à Boissette. Je sais qu'il me reste peu de kilomètres jusqu'à Melun. D'ailleurs au loin je vois le pont du chemin de fer qui en marque l'entrée. A Le Mée je manque une intersection et je quitte pour quelques centaines de mètres le GR. Ce n'est pas grave. Rapidement je suis dans le flot des voitures du centre ville melunais. Je n'ai pas encore 50km au compteur. Ma décision est prise, je repars dans le sens inverse vers Yerres. Je ne vais donc pas à la gare. Au pire si je suis vraiment cuit je prendrai le train sur une des gare du parcours. En attendant pour compléter les hectomètres qui me manquent pour atteindre la cinquantaine de bornes, je continue jusqu'à Vaux-le-Pénil en suivant le cours de la Seine via une piste cyclable. Et revoilà la pluie qui s'invite de nouveau.
Enfin je fais demi-tour et je repars chez moi. Je traverse Melun en passant par la Place Saint-Jean et la préfecture. Je retrouve le GR2 sous le pont de la voie rapide.
Rapidement je rejoins la gare du Mée, puis les bois au dessus de Boissse-la-Bertrand et enfin la gare de Cesson. Mes jambes répondent encore pas mal. Je sens un peu de fatigue mais c'est largement gérable. Je continue donc. Là je vais quitter le GR pour suivre un PR. Il se rejoignent plus loin à Seine-Port. Je vais éviter la montée pavée et boueuse du Pavillon Royal, pour cela il me faut faire un détour à travers champs aux alentours de Nandy. Il pleuviote toujours un peu et dans la plaine le vent est bien gênant. Je sers les dents, d'autant que mes jambes sont de plus en plus lourdes. Je traverse une autre zone de travaux et j'arrive enfin au Pavillon Royal. Je vais traverser alors la Forêt de Rougeau par des chemins un peu différents comparés à ceux de ce matin.
Hameau de Noisement (Savigny le Temple).
Je rejoins mon chemin initial vers le Four à Chaux. La moindre montée se fait de plus en plus dure. Je commence sérieusement à puiser dans mes réserves. Les cuisses brûlent. Je dois me lancer dans la traversée de l'Allée Royale... 5km de ligne droite au milieu de la plaine, je ne la sens pas ! Je fais des pauses de plus en plus souvent. La cadence de pédalage a fortement baisser et je me force à mouliner pour éviter de me faire mal. J'atteins bien entamé la Forêt de Sénart, et le fameux single du ru des Hauldres. Maintenant que je sais qu'il y a de nombreux pièges j'y vais mollo... de toute façon je ne peux pas faire autrement.
Le Gardien, forêt de Rougeau.
Ce soir c'est poêlée de champignons ... ou pas !
La traversée de Sénart me parait longue, très longue. Pourtant j'emprunte un maximum de pistes goudronnées, mais à un moment en voulant couper, j'ai suivi une piste cavalière sablonneuse. Le sable gorgé d'eau rendait la progression difficile. Et ce qui devait arriver arriva... en plus d'avoir les jambes en feu, je me suis tapé une belle fringale dans les derniers kilomètres. Bien sûr je n'avais plus de barre de céréales sur moi. Heureusement que j'étais tout prêt de chez moi.
Enfin je quitte la forêt à Brunoy. La traversée de la ville n'est plus qu'une formalité, surtout que pratiquement tout est en descente. Je fais une rapide petite boucle dans le parc voisin de la maison pour atteindre les 100 bornes.
Je suis content de moi, surtout que j'ai fait cette sortie avec mon VTT Camber et ses gros pneus. Il est temps que je trouve une paire de pneus polyvalents en 650b, pas trop gros et pas trop chers pour les mettre sur mon RCZ. Cela me permettra de multiplier plus facilement ce genre de sorties.
Les chiffres de la sortie :
100,45 km
07h10 de pédalage ( 08h30 avec les pauses )
14,8 km/h de moyenne ( 11,8 avec les pauses )
39,5 km/h max
739 m de D+
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