mercredi 23 mai 2018

Tour de la Drôme des Collines VTT, Etape 2. Mercredi 23 mai 2018

La nuit a été courte et un peu agitée. Vers 21h30 j'entends un mortier. Mince je pensais avoir choisi un bon endroit. Je mets des bouchons d'oreilles, mais même avec je l'entends. Soudain il se tait et j'entends alors un crépitement sur la tente. L'orage est là et une bonne grosse pluie se met à tomber et va m'empêcher de dormir pendant 2h. Je trouve enfin le sommeil. Vers 2h30 je me réveille. Je me rendors rapidement, mais à 3h30 un gros raffut va venir perturber mon sommeil. Un sanglier s'en donne à cœur-joie dans le verger voisin. La plaisanterie va durer un bon moment. Il va finir par partir, il ne s'est pas approché de la tente, ce qui est une bonne chose, mais maintenant je ne dors plus. Je me re-rendors, et à 5h45 un engin agricole va définitivement me tirer de mes songes. Il s'approche. Je m'habille rapidement et je démonte le campement. Le sol est trempé, la tente aussi et pas moyen de la faire sécher. Pas moyen non plus de s'installer pour petit-déjeuner... 

Le soleil peine à percer les nuages au lever du jour.

Je pars à 6h35. Je prendrais mon petit-déjeuner à St-Donat-sur-l'Herbasse. Pour l'instant je n'ai pas encore faim. Le temps est assez maussade et le parcours est assez humide, voire boueux par endroits. Le début de cette étape est assez roulant, j'ai deux belles montées mais ça va je gère. 




Point de vue sur le Mt Gerbier de Jonc.



Mais en fait c'est complètement bouché...





J'arrive 2h après à St-Donat. Je vais y rester presque une heure. Je prends deux viennoiseries à la boulangerie, je trouve le topo-guide dans la librairie-presse du centre-ville, je bois un double-crème au bistrot du coin et enfin je vais ravitailler au Netto... 



Je repars en direction de Peyrins. C'est de plus en plus boueux. Les montées ont des pourcentages de plus en plus élevés, les gros galets présents et bien humides rendent l'adhérence précaire. A cela s'ajoute un vélo bien lourd. De ce fait je vais en gravir un grand nombre en poussant le vélo, ce qui finalement n'est pas si facile du fait de son poids. Cependant je vais me régaler dans le bois des Ussiaux. Dommage que je n'ai pas pu l'explorer plus à fond, le potentiel de ce bois avait l'air bien réel.







Le Vercors est tout proche.




 A Peyrins je ravitaille en eau à la station-service, et je me pose peu après à proximité de la Savasse pour manger. Je suis bien à l'ombre sous un magnifique chêne. J'étudie un peu le parcours et je me dis que je vais certainement aller plus loin que prévu. Mais je n'imaginais pas encore ce qui allait m'attendre plus tard dans l'après-midi. En effet tout va se compliquer à partir de maintenant. 
Cela va commencer avec un passage boueux sur une crête, qui en fait va se révéler être un passage glaiseux. La boue va s'accumuler entre les bases, les haubans, les fourreaux de fourche .... et tout bloquer ! Les roues ne tournent plus. Le vélo n'avance plus. Je tente de le pousser, mais j'y arrive à peine. Mes chaussures elles aussi accumulent la glaise sous les semelles. J'enlève la boue avec des bâtons, à la main. Peu à peu j'avance mais à quel prix ! Pourtant ce passage ne devait faire que 50m... Dommage, je n'ai pas pu profiter du superbe paysage qui s'offrait alors à moi.

Chemin de Genève au Puy en Velay.




Après ce passage je roule dans un beau single en forêt mais ça grimpe sans cesse. Le temps semble tourner à l'orage. D'ailleurs à St-Michel-sur-Savasse je vais m'abriter dans un abri-bus, à défaut d'avoir trouver un troquet, pendant une bonne demi-heure. Je laisse passer le plus gros de l'orage et c'est sous une toute petite pluie fine que je repars. Elle va s'arrêter après quelques minutes. La sortie du village est une longue grimpette. Jusqu'à la Vieille Eglise tout va bien, mais après ça va se compliquer sérieusement et mettre mes nerfs à rude épreuve. Au début de la côte je pousse mon vélo tellement le pourcentage est important. Je dois marcher dans une espèce de rigole naturelle où affleure des galets. Si je marche en dehors je glisse et je ne tiens pratiquement pas debout. C'est la galère !
Une fois que j'atteint les bâtiments agricoles de Pointiou, la boue glissante se transforme en une bonne glaise collante. Et encore une fois les roues ne tournent plus. Le bike s'alourdit de plusieurs kilos de  glaise. Et moi je n'arrive pas à le pousser. Je dois poser mes affaires le long du chemin. Je monte le vélo tant bien que mal jusqu'à la limite glaise/boue. Je peine, je glisse, je repars en arrière, j'enrage, je peste et surtout je me fatigue énormément. Je puise sérieusement dans mes forces. Je vais finir épuiser. Une fois cette tâche accomplie, je retourne chercher mon sac à dos, mon casque... Je vais passer plus de 30mn dans ce calvaire. Je suis couvert de boue, le vélo fait deux fois son poids. J'essaye d'enlever un maximum de boue mais elle est tellement compacte que j'y arrive à peine. Je me concentre alors sur celle qui est sur la transmission. Je repars enfin. Je passe sous la Tour de Montmiral, mais je ne vais même pas la visiter. Pourtant elle a l'air belle cette vieille tour médiévale. Une autre fois.
La suite du chemin va être très, mais très boueuse. C'est usant. Je bois énormément. Mais surtout je vois l'heure qui tourne et je ne sais pas où je vais dormir. Par contre j'accumule les kilomètres, plus que prévu, et je commence à me dire qu'il n'est pas impossible que je fasse le tour en 3 jours au lieu de 4...

Panneaux peu rassurant juste après la Vieille Eglise... heureusement que je n'en ai pas croisé.


Ce n'est là qu'une infime partie du passage le plus galère de mon itinérance.

Ça ne tourne plus !


La Tour de Montmiral.



Je pousse...





Je ne vois aucun endroits où je pourrai planter la tente, mais surtout je ne m'imagine pas dormir dehors. J'ai envie d'un bon repas, d'une douche et d'un lit. Je suis épuisé, sale... et je commence à ne plus être trop lucide. Je suis tombé deux fois. Une première fois mes bras ont fini dans un bouquet d'orties en sortant d'un gué, et la seconde j'ai accroché une branche qui m'a envoyé dans une ornières et bien sûr j'ai perdu l'équilibre et fini en glissade sur les fesses dans la boue. 
J'arrive au hameau de Quartier de Montagne sur la commune de Montmiral. Je me pose à l'ombre pour souffler. Je jette un œil sur le net à la recherche d'un camping dans les environs, et à St-Antoine-l'Abbaye en particulier. Mais rien, le seul camping du village n'a pas d'emplacement pour les tentes. Ensuite je tente de joindre par téléphone un gîte et un hôtel, mais je fais chou blanc. Aucun ne répond. J'étudie la carte, et décide de rejoindre St-Antoine-l'Abbaye, qui est tout proche, par la route. J'abandonne provisoirement le Tour de la Drôme des Collines. Je croise une promeneuse qui me confirme que je trouverai de quoi me loger à St-Antoine. Pour rejoindre le village la route est tout en descente et en virages. Même fatiguer je m'amuse à prendre de la vitesse dans les zigzags. 
Au village il y a plusieurs gîtes mais ils sont soit complets soit fermés. Et sur les conseils du pharmacien du village j'atterri à la communauté non-violente L'Arche de St Antoine, pile poil à l'heure du repas. J'y suis superbement bien reçu. Je dîne, on m'attribue une chambre, et je peux prendre une douche. 

Incursion en Isère.

Excellent repas végétarien à l'Arche de St Antoine.

L'abbaye au coucher du soleil.



La communauté, laïque, est installée dans une aile de l'abbaye. Le cadre est tout simplement splendide, ça tombe bien j'adore les vieilles pierres. A 21h30 je suis couché. Je bouquine un peu. Je regarde un peu l'étape du lendemain, et j'en calcule le kilométrage restant, et si tout va bien il se peut que je termine le Tour dès demain. Il reste un peu moins de 70km d'après mes calculs.
A 22h, extinction des feux car j'ai mis le réveil à 6h45 pour être à 7h30 à l'heure pour le petit-déjeuner.

Les chiffres de la sortie:
63,3 km
07h29 de roulage (12h37 avec les pauses)
8,5 km/h de moyenne (5 km/h avec les pauses)
45,7 km/h max
1666 D+
1520 D-

Le relive Strava :




Le Doarama View :

1 commentaire:

  1. Oulala, la glaise au dessus- de St Donnat/l'herbasse .... le piège à vététiste !
    tombé dedans vers 2005, une de mes premières sorties loin des Monts-du-Lyonnais!

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