dimanche 26 mai 2013

Transvésubienne 2013 by Lasouque81

CR écrit par Lasouque81.



Bon je vais essayer de ne pas être trop bavard…et de faire un petit CR de cette course magique !

Depuis quelques temps, j’entends parler de la TransV, de cette course mythique du VTT et du vrai VTT… je vais rapidement comprendre que cette course est extrême, autant physiquement que techniquement, moi un novice dans le milieu du VTT je ne pense même pas pouvoir la faire un jour… Mais en 2012, j’ai la chance de découvrir la Garoutade, de rouler 3 jours dans les PO pour découvrir le vrai VTT et progresser techniquement. Je commence alors à dire que je la ferais le jour où je quitterais la RP pour revenir dans le SO, puis j’en discute avec mon ami Markitos lors d’une sortie à Bleau (Fontainebleau pour les intimes) qui veut se lancer le défi de la faire pour ses 40 balais. Allé Hop on va donc se lancer, mais signe du destin, je change de boulot, déménage et suis de retour sur Toulouse pour commencer l’année 2013 ! L’idée de faire la TransV me sort alors de la tête, je n’ai pas forcément le temps, je suis en période d’essai…. Bref ça ne sera pas pour cette année !

Fin Janvier les inscriptions ouvrent et mes potes Markitos et Pitufo sont inscrits dès l’ouverture, c’est bien dommage de ne pas les accompagner… Je vais quand même finir par créer mon compte sur le site, regarder les modalités d’inscription mais ne suis pas persuadé d’être apte à la terminer. Petit à petit ça va commencer à sérieusement me trotter dans la tête… je questionne alors pas mal de monde sur mes chances d’arriver à la terminer avec une préparation relativement réduite, et la réponse sera sans appel. Allé c’est parti, on est début février, je m’inscris !

Il va donc falloir penser à s’entrainer… et mi-février, à une semaine de la Garoutade, après 2 mois sans toucher un vélo, je ressors le VTT ! Au départ, étant inscrit au trail du Ventoux, je pense faire une prépa trail avant d’attaquer la prépa TV… mais je vais finir par ranger les chaussures pour sortir le bike plus souvent. J’entre dans une période de fatigue générale mais je vais quand même faire le trail du Ventoux (fin Mars), sous la pluie pour préparer sans le savoir la TV. Ce même weekend, je me retrouve seul sur le chemin de la TV, Markitos et Pitufo sont blessés et ne pourront pas y aller. Au retour, après une petite semaine de récup, je reprends les sorties VTT mais je n’ai pas la forme…jusqu’à la sortie début Avril qui aura été un tournant dans ma saison 2013, je suis complètement à plat et vais finir au tas avec un épaule en vrac ! Je rentre dépité en me posant beaucoup de questions…et je vais rapidement comprendre que j’ai vraiment besoin de sommeil…

Après une semaine de dodo intense avec l’épaule au repos complet et malgré les recommandations de ne pas prendre de risque, je décide d’aller à Trespoux pour tester mes capacités à poursuivre la prépa TransV. Il reste 5 semaines de prépa, donc soit je ne peux pas rouler et je renonce à la TV, soit je suis apte physiquement à finir le parcours long de la rando et l’épaule me laisse rouler, dans ce cas je continue le chemin qui m’amènera vers la promenade des anglais...
Inutile de dire que je me devais de continuer cette prépa pour ramener le sticker « Finisher », la rando de Trespoux a donc été bouclée dans la douleur mais je me suis battu pour aller au bout ! A partir de là il ne restait que 4 semaines pour rouler et une pour se reposer, il fallait donc mettre les bouchés doubles. L’objectif était donc de faire au moins 3 sorties par semaine, avec un max de technique et de D+. Objectif atteint avec un remake de la Garoutade, un weekend dans les Albères, un remake de l’enduro de Citou, un petit tour à Bruniquel et 460km pour 14500m de D+ en 3 semaines (je n’avais parcouru que 633km et 17000m de D+ depuis la reprise du vélo mi-février soit en 2 mois). 1 semaine pour baisser le rythme puis une semaine pour se reposer, préparer le matos (le vélo a été entièrement démonté pour tout nettoyer, vérifier, graisser et changer la plupart des consommables), constater que la météo n’est pas au top et c’est parti pour la Colmiane.



Arrivé là-bas je vais retrouver wwwfabien (M. Altira) ainsi que Pax et Cyril11 avec qui j’ai partagé quelques sorties lors de la prépa.
Samedi 18, on y est enfin, c’est le jour du prologue, il fait un temps de merde, deux questions se posent alors. Quels pneus monter (ou où en acheter ?, pour moi c’est fait depuis 2 jours et un changement de dernière minute à cause de la météo) et est-ce que l’on prend le départ du prologue ? Bon, Ok pour les pneus, par contre le prologue étant annulé inutile de se poser la question plus longtemps. On regarde la pluie ou la neige tomber, on écoute le briefing par la fenêtre pour ne pas se mouiller, quelques bricolages sur le vélo pour qu’il soit au top (et un dernier test de celui-ci, malgré la pluie, pour se décrasser les jambes), un dernier repas et dodo. 



Dimanche, 4h15 le réveil sonne. Chacun se prépare à sa façon, certains ne parlent pas, d’autres passent leur temps aux toilettes, mais pour tout le monde la pression commence à monter ! Un rapide coup d’œil par la fenêtre, cool il y a des étoiles dans le ciel ! 6h, dehors c’est bientôt la mise en grille pour les performers, les challengers ne tarderont pas. Ca y est, on y est, après en avoir tant entendu parler, après avoir regardé tant de vidéos, on va bientôt en découdre avec la TransV !


6h30 : premier coup de feu, les performeurs s’élancent. Quelques minutes plus tard, je suis en 2ème ligne, juste derrière les filles et je vois la banderole se lever, entends un deuxième coup de feu et c’est parti GO GO GO ! On s’élance alors sur les pistes de ski pour rejoindre le sommet de la Colmiane. Je pars sur un bon rythme, mais sans vouloir suivre qui que ce soit pour ne pas me cramer. Au bout de quelques mètres, dès la première grimpette, j’aperçois un mec stoppé sur le côté, crevaison, il s’agit du favori Christophe Sauser ! Il me redoublera à la vitesse de l’éclair quelques minutes plus tard pour revenir vers la tête de course… Ça monte, on se rapproche de la neige, je ne me sens pas en grande forme, je sais que le chemin va être long et baisse donc un peu le rythme mais du coup pas mal de monde va me dépasser sur la fin de la première grimpette. Je me dis alors que les copains non pas pu venir, et que je me dois donc d’aller le plus loin possible… On arrive dans la neige, ça bouchonne, on pousse donc pendant pas mal de km… puis le début de la descente se fait tout en glisse, pas mal de monde est à pied et il est donc difficile de se frayer un chemin. Jusqu’au premier ravito je suis donc sur un tout petit rythme, je ne m’arrête donc pas et me lance aussitôt dans la descente du col d’Andrion. Il y a encore beaucoup (trop) de marcheurs, difficile d’être dans le rythme pour enchainer les épingles, on roule dans un ruisseau et je vais commencer à doubler pas mal de monde.


On va tranquillement se diriger vers le Brec d’Utelle, un joli portage dans la roche et on attaque la superbe descente. De belles épingles, des marches, tout dans la roche, techniquement je me régale, je double, je passe bien mieux que je ne pouvais l’imaginer même si je pose quelques fois le pied soit pour ne pas prendre de risque soit car je me fais bloquer. Les bras commencent à chauffer mais on arrive sur le passage en balcon, c’est magique, je me repasse dans la tête les vidéos que j’avais pu regarder, mais non c’est bien la réalité, j’y suis ! Je prends de la vitesse sans me rendre compte que j’ai le vide à côté, le coin est fabuleux ! Un autre portage, je suis pointé 220ème et nous voilà à la Madonne d’Utelle, lieu du deuxième ravito. Premier arrêt, on discute avec George Edwards, refait le plein du Camel, quelques « Tuc » et c’est reparti.

Je tente de me lancer dans la descente, commence à faire un OTB mais repose de justesse la roue arrière… Oups, Joker grillé ! « Il ne faut pas prendre de risques inutiles le chemin est encore long ». Bon on repart à pied, je reconnais ce passage très délicat vu sur les vidéos… avec la pluie c’est très glissant ! Je tente de remonter sur le vélo, et hop deuxième chute… Aïe je ne suis plus dedans, ça glisse dans tous les sens, je commence à me poser des questions…Ok on va pousser un peu : « Pas de risques inutiles » ! Puis un bout de piste va achever ce calvaire tout en freestyle, mais j’ai un petit coup de barre et laisse passer quelques concurrents. Je suis pointé 260ème… Puis on va attaquer la descente de pont de Cros, avec des passages assez délicats et je me surprends à en passer beaucoup sur le vélo ! Contrairement à ce que je pensais avant de m’inscrire, je rattrape/double dans les descentes mais perds du terrain en montée (en même temps je roule en mode « économie d’énergie »). 

En bas, avant de remonter, je prends le temps de rincer la transmission et de remettre un peu d’huile. Puis arrive le portage de Levens, dans un torrent, où je pense à Markitos qui a dû renoncer à la transV suite à une chute dans ce secteur, Pitufo a aussi chuté dans le coin, je me dis alors que je dois leur laisser un petit message (chose faite au ravitos dans le village) et ne rien lâcher ! Je me dis que c’est l’avant dernière montée avant le mont Chauve… mais en fait il y a plein de petites montées, et je commence à me lâcher en tentant de tout grimper sur le vélo contrairement aux autres concurrents, j’en ai marre de pousser !


On va descendre sur plan d’Arriou, lieu de la dernière porte horaire, puis les choses vont se simplifier et on va rejoindre Aspremont et son ultime ravito par un bout de bitume. Vu les conditions, ils ont eu pitié de nous et ont simplifié le parcours pour nous faire gagner un peu de temps (à priori ~1h30). A ce moment-là je commence à réaliser que c’est bon, sauf gros souci méca (attention la transmission est déjà en souffrance depuis pas mal de temps…) ou physique je devrais rejoindre l’arrivée, chose que je me refusais à penser depuis le ravito précédent. On grimpe de nouveau par un ruisseau vers le mont Chauve, dernière descente très sympa mais mes bras ne veulent plus. Je n’ai plus de puissance dans les freins, je suis obligé de forcer, je suis un peu crispé vu l’état du terrain et l’adhérence précaire, et hop les avant-bras tétanisent dans un passage technique, chute assurée ! Je repars et je sens que je ne contrôle plus le guidon qui part dans tous les sens, puis sens que je ne peux plus freiner… Je profite alors d’un passage bien dégagé pour me jeter par terre. (Je me rends compte au lavage du vélo qu’en plus de la merde qui limitait le freinage, j’étais en train de perdre la vis banjo qui maintient la durite et qui relie entre eux les deux demi étriers…) Bon il faut s’accrocher, profiter de petits moments de répit pour étirer doigts et avant-bras, ne rien lâcher, entrer dans la jungle par une descente ultra raide qui n’en finit jamais (aïe les bras !!!)… puis qui dit Jungle dit passage merdique, mais où sont les lianes ? Il faut trouver comment passer le bonhomme et sa machine soit car c’est trop raide et glissant, soit pour traverser un ruisseau 2m en contrebas. J’ai plein de départs de crampes (les mollets me donnent des alertes depuis près de 50km), mais la promenade est proche, on aperçoit la mer en contre bas pour se redonner un coup de boost, un gel red tonic pour repartir, et on finit par retrouver la route qui nous mènera à l’arriver via le Tunnel du Paillon, la rivière du même nom ayant trop d’eau pour s’y aventurer… 

Au bout du Tunnel, on aperçoit la lumière, la lumière signe d’arrivée, et le poing levé je franchis la ligne en vainqueur, vainqueur d’un sacré défi surtout dans de telles conditions ! On me colle le fameux sticker et le temps de rejoindre la promenade, je commence à réaliser que ça y est, je suis finisher de la TransVésubienne ! Finisher, au bout de 85km, 3000m de D+ et 4400m de D- en 9h38 avec la 179ème place (700 inscrits, 444 finisher)



Après une petite douche froide sur la plage, je vais alors retrouver mes compagnons du jour, wwwfabien, Cyril11 et Pax tout trois finisher pour manger une bonne assiette de pâtes en se refaisant le film de la course…


Et un grand merci à ma copine qui m'a supporté et ne m'a pas beaucoup vu pendant quelques semaines... Merci aussi à tous ceux qui ont cru en moi et m'ont encouragé !


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