lundi 27 mai 2019

Le Tour des Vaches Rouges (Cézallier, 63) Etape 1/2, les 27 et 28 mai 2019

Ça y est l'heure de mon itinérance annuelle est arrivée. Jusqu'au dernier moment sa faisabilité a été mise en doute. Mon dos, toujours lui, m'a fait souffrir jusqu'à quelques jours avant mon départ. Un passage chez mon rumatho et une picouze magique pour me soulager m'ont permis de partir.
Il est 5h57 ce lundi 27 mai 2019, lorsque mon RER démarre pour me ramener chez moi après une nuit de boulot. A 6h45 je suis au lit et m'endors rapidement. J'ai réglé le réveil à 11h30, mais je me réveille 10mn avant. Le temps de petit-déjeuner, de me préparer et de charger la voiture et je suis prêt à 12h35. Je décolle en direction de Arde-sur-Couze. Le temps est maussade, et lorsque je traverse Clermont-Ferrand il se met à pleuvoir assez fort. La chaîne des Puys est sous les nuages. En fait c'est toute la région qui est sous une couverture cotonneuse. 
J'arrive à 17h20. Je me gare vers la sortie du bourg, sur la trace. A peine descendu de la voiture je ressens une douleur assez vive dans le bas du dos. C'est violent, je reste à moitié bloqué. Je me pose quelques minutes. Ça passe. Mais je sens que ça va être chaud. Me..e je n'ai pas fait 470km pour repartir tout de suite chez moi ?! Non je décide de rouler et de voir si ça le fait quand même.
Je termine de me préparer. Je sens comme des décharges électriques lors de certains mouvements. Je vais y aller mollo.
Je pars enfin à 17h40. Dès le départ ça monte. Cela me rappelle le départ du Stevenson en 2016, ça montait aussi direct lorsque j'étais parti du centre nautique du Puy-en-Velay. Après 50 mètres je vois la première balise caractéristique du Tour du Cézallier, une tête de vache rouge sur fond blanc. 





D'ailleurs ce Tour est surtout connu sous le nom de Tour des Vaches Rouges. Et je tarderai pas longtemps à voir mes premières vaches rouges, les belles Salers avec leur cornes en forme de lyre. Mais avant ce sont surtout les chiens que je vais voir. Quoique les premiers sont soit attachés, soit enfermés. Mais ils seront le dénominateur commun de mon itinérance. Le Cézallier est très rural et j'ai traversé de nombreuses fermes et dans nombre d'entre elles il y avait des chiens plus ou moins accueillants. Une véritable plaie. Et pourtant je les aime, mais là ils n'étaient pas mes amis.
Un petit rappel sur le Cézallier (ou Cézalier, les deux orthographes sont acceptées). C'est un plateau auvergnat. Comme sur l'Aubrac on y trouve majoritairement des estives. Il est plus petit et plus vallonné que l'Aubrac et son altitude moyenne est plus élevée, entre 1100 et 1500m. Il est coincé entre le massif du Sancy (nord) et les monts du Cantal (sud). Et il est à cheval sur les départements du Puy de Dôme et le Cantal. La race de vache élevée traditionnellement sur le plateau est la Salers, et son lait sert à faire le Saint-Nectaire.
Je roule donc, ce ne sont pas encore les estives typiques du Cézallier. Je suis dans une hêtraie. Le chemin est caillouteux et surtout bien pentu. Il y a de gros pourcentages et avec les cailloux il est difficile de rester longtemps sur le vélo. Aussi je pousse pas mal. Mais dès que je descend ou remonte sur le vélo, je ressens des décharges. Je commence à cogiter. Vais-je pouvoir vraiment continuer ? pour l'instant je continue, mais le moral est de plus en plus bas. 



Ça grimpe et mon dos m'inquiète.





Ici les limaces sont noires et on en voit partout.

Mon rythme est assez lent. Il y a peu de descentes, ça ne fait que monter. De plus il commence à être tard et vers Mazoires  je commence à chercher un endroit où me poser pour la nuit. Ce n'est pas simple. Je ne trouve pas de terrain plat pour y mettre mon abri MSR. Il n'y a que des ravins, des dévers ... et quand c'est plat, le terrain est plein de grosses pavasses et/ou de racines. J'hésite à demander à des habitants mais je m'abstiens et je continue mon chemin. Je suis désormais dans une forêt de conifères, et c'est toujours le même problème. Il est 20h. Juste après avoir passer le Domarège (c'est un volcan), je tombe enfin sur les premières estives du Cézallier. C'est beau. Et sur ma droite apparaît, majestueux, le massif du Sancy encore partiellement enneigé. Je cherche toujours. Un vieux couple de paysans passe en auto. Ils me disent que personne ne viendra m'embêter si je m'installe par ici, mais que par contre je verrai sûrement le cerf, le sanglier ou même le loup. Le monsieur, avec son accent bien prononcé, m'affirme sérieusement qu'il l'a vu plusieurs fois. Me voilà rassuré !

Une estive typique, ou zone de pacage.


Le Sancy.

Le temps est plus que maussade.



Il me semble qu'il y a un gîte pas loin d'ici, à la Baraque d'Aubiat. Je vérifie sur mon guide et en effet je n'en suis pas trop loin. Si je ne trouve pas où dormir j'irai voir s'il est ouvert.
Un peu avant d'arriver à Le Fayet, je chemin passe en plein milieu d'une estive. Au moment où je m'apprête à ouvrir la clôture, j'entend comme une cavalcade et passe alors devant moi, à moins de 5m, un splendide chevreuil. J'ai tout le temps de l'admirer jusqu'à ce qu'il disparaisse dans un vallon. 

Je vais traverser en plein milieu.

Au fond la chaîne des Puys, avec le Puy de Dôme.

Ambiance.

Pas moyen de dormir ici d'ailleurs, il y a trop de vent et il commence à y faire froid. A Le Fayet une dame me confirme que le gîte existe toujours mais elle ne sait pas s'il est ouvert. Au pire, me dit-elle, je pourrai me mettre à l'abri dans un des deux tunnels à foin de la ferme.

Des Salers.



Je file au gîte et bonne surprise il est ouvert. La patronne me propose une piaule à 14€ la nuit. Elle ne l'a pas préparé car elle ne pensait pas la louer ce jour, mais je m'en accommoderai. je dormirai même dans mon sac de couchage. Je vais reposer ainsi mon dos, il me fait encore souffrir et j'ai du mal à me déplacer. En ce qui concerne la suite de mon aventure, j'ai la nuit pour y penser. En l'état actuel des choses, je pense que je vais refaire le chemin en sens inverse demain matin. C'est à profil majoritairement descendant, voire même pourquoi pas rentrer par la route, Ardes n'étant alors qu'à 10km. De plus la gérante m'a dit que le suite immédiate du Tour est relativement difficile. 
Je me pose, mange un plat lyophilisé, prend une bonne douche et surtout avale un Tramadol pour la douleur, et au dodo.

Les chiffres de la journée :

19,51 km
2h48 de roulage (3h35 pauses comprises)
7 km/h de moyenne (5,4 avec les pauses)
44,6 km/h max
796 m D+
410m D-
Altitude mini 644m
Altitude max 1262m

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