dimanche 7 juin 2015

Le 100km de la Caussenarde 2015 selon Le Squale.

CR Caussenarde 2015 – Millau par Le Squale:


La journée démarre à 8 h moins quelques minutes dans les rues de Millau, légèrement devant la meute, pour aborder le chemin des berges du Tarn en solo.
Il fait beau et la chaleur est annoncée pour la journée. La première grosse montée doit nous amener sur le plateau des causses du Larzac. Après les premiers contreforts on arrive dans un petit single rempli de caillasse qui roule. Difficile de trouver l’adhérence et cela m’arrive quelques fois de mettre pied à terre quand la pente est trop incliné pour garder du jus. Dans ma tête je pars : soit pour le 80, soit pour le 100 bornes, la décision se fera au ravito du KM 48 ou les deux circuits se séparent. Mes acolytes montent au train, Markitos ferme la marche, il commence a souffrir un peu de la chaleur.



(Crédit Rototo)

En haut de la montée on retrouve Emalyg et le Dino qui ont masterisé. On profite tous de la vue sur le viaduc, tout simplement à couper le souffle.







Emalyg nous dit de partir vite, car il y a un gros paquet de randonneurs qui arrive du single en montée, et nous propose de se retrouver au 1er Ravito au KM 27. Je pars donc pour cette première portion de plat, qui est un pur bonheur, on alterne chemin, single, passage entre les buis. Les jambes sont là et je me force pour ne pas taper dedans, la route est encore longue.

De nombreux crosseux me double en semi rigide et en cuissard. Comme souvent, ils ont la caisse, mais sont debout sur les freins en descente et dans les virages. Il faut faire attention, car je me retrouve parfois la roue arrière en travers pour  ne pas les taper dans ces moment-là.
J’arrive au 1er ravito après Emalyg et une dizaine de minute avant le gros de la troupe : le Dino, Taurus, Supersonicus et Tribal. Markitos arrivera un peu plus tard,  au bout du rouleau, et avec un gros mal de crane. Je lui dis de prendre son temps, de bien se ravitailler, de prendre un Doliprane et de voir si il se lance sur le 65 bornes, qui était son objectif de départ au tout début. On se tape dans la main et je lui souhaite bonne chance. 
Me voilà reparti pour aller cherché la bifurcation entre le 80/100 et le 65 km. Une belle petite montée en plein soleil va en fatiguer certains, et arrivé en haut, on attend Supersonicus et Tribal avec finalement la décision de partir sur le 65 pour Tribal.
Je me prépare à faire la fameuse descente technique en lacets vers les gorges de la Dourbie et je ne serai pas déçu. Les épingles sont traitresses, car il y a toujours une racine pour empêcher de bien les passer, mais en sortant le pied intérieur, on arrive toujours à lancer le vélo sauf sur 2 ou 3 ou là, c’est une autre histoire. Après un passage engagé sur de petits rochers, je me retrouve en bas sur le pont du moulin à prendre le soleil avec la banane. Emalyg qui descendait avec moi, a eu un petit soucis de pédale, il s’est retrouvé le pied sans elle, en pleine descente, Il a donc été obligé de la revisser. Plus loin il aura à nouveau un souci de roulement HS et devra faire de la mécanique au 2ème ravito. Bien heureusement il pourra finir sa journée, malgré ce pépin technique.

(Crédit Rototo)


On attaque tous la 2ème grosse montée de la journée, l’orga a installé un point de ravitaillement en eau, et je décide de le squeezer, pensant avoir assez de flotte jusqu’au 2ème ravito en haut de la côte, sur le plateau des causses noires. 
Je pars devant la troupe restante  dans le single qui serpente, on est en plein cagnard, 38° au soleil, mais ça va. Par contre, première alerte, à 40km du départ, j’ai des débuts de crampes quand le % s’élève trop. Me connaissant, quand ça arrive, je descends du bike et continu en marchant, avant que le muscle ne se tétanise. Je m’arrête pour faire des étirements, boire un peu, et là, catastrophe, mon Camel est vide. Il me reste encore 80% de la montée à faire au soleil …Je stress un peu et continu, avec comme plan, de me faire doubler par un des nôtres qui a pris de l’eau en bas, pour lui négocier son précieux breuvage.
J’alterne marche et montée au train, pour ménager mes crampes et je vois le Saint Dino qui arrive. Mon sauveur !!! Très gentiment il  me propose de transvaser ½ litre dans mon Camel pour finir la montée. Merci à lui ! Un Squale séché n’aurait pas eu le même aspect !
Ma vie de vététiste s’en trouvera transformé, ½ litre de l’eau du Dino, vont m’insuffler l’ultrapuissance dinotesque à jamais. Je vais enfin pouvoir dépasser les limites du réel, grâce à ce breuvage que même les cyclistes espagnols ne connaissent pas encore !
Je termine la montée à Saint André de Veyzines par des chemins plus large, et un début de fringale me frappe (malgré le dinobreuvage),  on est au km 49 quand je rejoins le 2ème ravito, un peu fatigué. Je me jette sur le salé et boit de l’Oasis pour récupérer. Les autres n’arrivent pas loin derrière, les traits tirés. Supersonicus et très fatigué, et il ne continuera pas sur le 80, il va décider de rentrer par la route (22km supplémentaire). Taurus qui m’avait chauffé toute la semaine pour faire le 100, décide de suivre le Dino sur le 80, et je décide, après avoir un peu récupéré de suivre Emalyg sur le 100. Je me demande si je vais pouvoir tenir, mais dans ma tête l’objectif est clair, s’économiser pour tenir la distance. La boucle de 20km qui va revenir à Saint André de Vézines sera magnifique, mais dur pour moi.


En effet, je peine dans les montées et Emalyg doit régulièrement m’attendre. Le paysage lui est somptueux, on alterne pinède, single petite descente, bref c’est magique.


L’orage gronde au loin, et ça ce n’est pas une bonne nouvelle. Avec Emalyg, on redoute de se faire arrêter au prochain Ravito à 69Km, pour risque d’éclair en plein milieu du plateau des causses noires.
J’arrive au bout de la boucle de 20km assez fatigué, mais c’est surtout une fatigue mentale. 
 
A partir du moment où l’on va repartir du 3ème ravito avec Emalyg, je suis alors dans le dernier tiers de la rando et je vais sentir que je vais arriver au bout. Bien sûr à mon rythme, mais je vais y arriver. 
AU km 72, Emalyg part devant, je ne le reverrais qu’à la fin, au Parc des victoires à Millau. 


Je passe à Roquessaltes, c’est magnifique, il s’agit de cheminées calcaires :

(Crédit Rototo)

J’attends avec impatience de passer le Riou Sec, un ruisseau qui coupe le plateau des causses noires, car je sais que j’aurais la dernière grosse montée à passer. Une partie se fait par la route, ce n’est pas pour me déplaire, ça économise un peu de jus. Le moral est tout de même au beau fixe, car le plus dur, avec cette dernière montée est passé, je m’achemine tranquillement vers le dernier ravito au km 85.
En y arrivant, surprise, je pensais être le dernier et bien non, je vais voir deux groupes que je salue. Je mange modérément sur ce dernier ravito, une banane, une barre d’amande et un oasis et je repars pour ne pas perdre le rythme. Je double deux gars qui était repartis avant moi et je continu à rouler, comme une machine. Il y a pas mal de piste avec quelques singles, mais dans l’ensemble c’est assez roulant jusqu’à 10 bornes de l’arrivée. Ensuite les chemins deviennent plus étroits mais cette dernière descente vers Millau  n’en finit pas d’arriver. Mon GPS affiche 100 km et je ne suis toujours pas descendu, je commence à fatiguer moralement. Arrive enfin la zone de départ des parapentes, je sais qu’à cet endroit je suis juste au-dessus de la ville, et c’est la libération, le % devient négatif et j’essaye de profiter au maximum de cette descente bien méritée.   
Je rentre enfin dans le parc de la Victoire, une larme à l’œil car la pression descend d’un coup. Je pense à ma femme et à mes enfants, je pense aux amis qui doivent attendre quelque part et surtout je suis heureux d’avoir bouclé l’aventure. 
Je ne m’en sentais pas capable et finalement, quand on prend son temps, le corps humain a des ressources insoupçonnées.
 
Merci  tous pour votre aide et à ma femme pour m’avoir supporté et permis de rouler ;-)
 
Les chiffres : 
106,5 km
9.8 km/h – 10h50 au total (en comptant les arrêts) 
2414m de D+ (autant de D-)
Pneus (montés en TR) : Michelin Rock R2 Adv Reinforced AV – 1050g (1.7bar)
Michelin Race’R  Adv Reinforced AR – 1050g (1.8bar)

Spad: SCOTT Genius 710 2014 – 150mm – 12,5 Kg


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