mercredi 23 avril 2014

BUL VTT : de Thomery à Briare ou de la Seine à la Loire par les canaux, 22 et 23 avril 2014.

Avec Pitufo nous avons en tête depuis un bon moment déjà l'envie de faire un trip VTT BUL (Bivouac Ultra Léger) de quelques jours. En fait j'en ai envie depuis quelques années, depuis que j'ai lu les récits de Baptiste, un pote avec qui je roulais à Bleau avant qu'il ne parte vivre en Dordogne. L'adresse de son blog et de ses récits : http://baptiste.delage.free.fr/

Bref mon idée première était de partir seul sur une traversée genre la GTM (Grande traversée du Morvan), les Chemins du Soleil ou encore ma préférée, le Chemin de Stevenson, en la poussant jusqu'à la mer. 
J'en ai parlé à Pitufo et il a été emballé tout de suite par l'idée. Il se joignit donc à mon projet. Après avoir farfouillé pendant des semaines sur le Web, avoir lu des tonnes de CR, de blogs, et de revues, nous portâmes notre choix sur une destination, une boucle de trois jours dans la région de .... mais chuttttt je n'en dit pas plus ... 
Donc une fois valider le choix du lieu, il fallait s'atteler à une autre tâche toute aussi fastidieuse, le choix du matos. Pareil, lecture de blogs, CR, essais en tout genre, forum, dont l'excellent Randonner Leger ... Cela nous pris plusieurs mois, entre le choix, les achats, les petits tests en solo .... Mais il était temps après tant de recherches, prises de tête, de pesées du matos, de calculs, de faire un essai grandeur nature. Nous ne voulions pas partir sur un périple de plusieurs jours, dans des conditions parfois dures sans avoir testé le matériel et avoir de mauvaises surprises une fois au milieu de nulle part. 
Donc je proposais à Pitufo une petite itinérance d'un peu moins de 130km, entre Fontainebleau et Briare en suivant les canaux du Loing et de Briare, sur deux jours. Le but n'était pas de faire un exploit cycliste mais de voir si la charge du sac à dos n'est pas gênante, trop lourde, si la tente est validée, si ce que nous avions choisi pour les repas était convenable, si les duvets sont assez chauds, si le fait d'installer la tente sous le cintre pour son transport n'est pas pénalisant .... bref tout un tas d'interrogations que nous voulions éluder sur un parcours facile, non technique mais suffisamment long pour nous faire une bonne opinion.











Mardi 22 avril 2014.

Le RDV est donc pris mardi 22 avril vers 9h à Thomery chez mes parents. Je suis sur place depuis la veille, Alex arrivant un peu avant l'heure prévue. Je suis prêt quand il se pointe, je l'aide donc à préparer son bike sous les regards interrogateurs et curieux de ma nièce et de ma fille. 
On a à peu près le même chargement : un sac à dos autour des 10kg, la tente attachée sous le cintre, un bidon d'eau sur le vélo et une sacoche de selle avec tout le nécessaire de réparation.
On décolla à 9h25, 5mn avant l'heure prévue, en direction de Moret sur Loing via la forêt et Veneux les Sablons. On traversa la ville médiévale que Pitufo ne connaissait pas, et on passa sur le pont du Loing. Le Loing, rivière dont les canaux suivront le cours jusqu'à Rogny-les-Sept-Ecluses. 
On rejoignit donc le canal du Loing au Faubourg d'Ecuelles. Les premiers kilomètres se passent très bien. La moyenne est plus que bonne. On roule bien, le revêtement du chemin de halage est plus que correct. Du point de vue du pilotage tout se passe bien. Les tentes ne nous gênent nullement. On ne ressent aucun problème de maniabilité ou de surpoids dans la direction. La seule chose à laquelle on doit s'habituer, est le poids du sac à dos. 10kg à porter sur plusieurs dizaines de kilomètres c'est pas une mince affaire. On s'y habitue mais le véritable soucis c'est que les bretelles tirent pas mal au niveau des aisselles à cause du poids. Cette sensation n'est pas perçue si on marche mais sur le vélo, la position étant différente, la charge est répartie différemment sur le dos et les contraintes sont toutes autres.
Nous roulons ainsi en traversant ainsi les petits villages d'Episy, la Genevraye, Moncourt-Fromonville, avant d'atteindre Nemours. Là le canal se confond avec le Loing avant de réapparaitre queques centaines de mètres plus loin, dans le centre même de la ville. A partir de Nemours le canal va longer très souvent la rivière, séparés juste par une digue, si bien que nous roulons fréquemment avec d'un côté le canal et de l'autre le Loing. Les paysages depuis le départ sont magnifiques, bucoliques à souhait. D'ailleurs à un moment, à la Madeleine sur Loing, on est tombé en admiration devant un magnifique moulin entièrement restauré : le Manoir de Beaumoulin. Une petite pause photos s'imposa. 
On repart aussitôt, mais l'heure tourne et il est temps de chercher une boulangerie pour la baguette du repas du midi. On décide donc de s'arrêter à Souppes/Loing ... sauf que je loupe le pont qui mène à la ville, et qu'on fera un petit détour de plusieurs kilomètres pour revenir sur nos pas. Le pain acheté, il ne restait plus qu'à trouver l'endroit idéal pour pique-niquer tranquillement. Ce sera chose faite peu après, un peu avant Dordives, première ville traversée du Loiret. On se posa donc vers 12h05 sur une petite aire de pique-nique avec tables, bancs et même garages à vélos !!!
On a prit notre temps pour manger. Pour le petit café (en dosettes lyophilisées) on fera notre premier test des réchauds lors de la chauffe de l'eau. Le premier constat est que nos petits réchauds de poches sont bien puissants. L'eau boue en à peine 2mn, tant et si bien que nous sommes surpris tous les deux et on devra attendre plusieurs minutes avant de pouvoir le boire tant il est bouillant. 
Cette pause sera aussi l'occasion de régler une chose que nous n'avions pas fait dès le départ et qui nous a un peu gêner toute la matinée : les suspensions. En effet avec 10kg de plus sur le dos, la pression des fourches et amortisseurs ne sont plus les bonnes. Enfin une fois cette petites maintenance effectuée, on s'est octroyé une petite sieste dans l'herbe à l'ombre. C'est que le temps est magnifique en ce premier jour de roulage.
Pour cette première demi-journée on a fait presque 43km. 
On redécolle à 13h50 requinqués en direction de Montargis. Là se terminera le canal du Loing et commencera celui de Briare. On aurait pu prendre le canal d'Orléans et aller jusqu'à le préfecture du Loiret. Il commence à Montargis aussi, mais j'avais privilégié le côté pratique pour le retour. Briare se trouve sur le même ligne de chemin de fer que Moret/ Loing, tandis qu'Orléans est desservie par les trains de Paris Austerlitz.
A Montargis donc, on commence par se préoccuper de l'eau. Et oui la gestion du précieux liquide est primordiale dans un tel trip : cuisson des aliments lyophilisés du soir (en l'occurrence des nouilles asiatiques), petit déjeuner du lendemain matin, toilette (brossage des dents surtout), le café et remplissage de la poche à eau. C'est Alexandre qui trouvera par hasard une base nautique. Là quelle ne fut pas notre surprise de trouver des toilettes avec un lavabo. Dit comme ça, cela parait banal, mais pour nous c'était le paradis. Ce n'était pas juste un robinet quelconque. Il y avait là de l'eau mais surtout du savon et de quoi s'essuyer. Donc après avoir rempli les bidons (2 chacun, 1 sur le vélo et un autre qui était vide dans le sac), on a pu faire un brin de toilette. 
Restait maintenant à trouver un emplacement pour le bivouac de la nuit. C'est la partie la plus délicate. Il faut rester un peu à l'écart des chemins, être discret, pas trop loin non plus du canal. Il faut que l'endroit soit abrité, pas humide (moustiques), proche d'un bois si possible pour pouvoir faire un feu ... c'est au kilomètre 74 que nous trouverons notre bonheur. Un champ à l'écart du canal, sur les bords du Loing, protéger des regards indiscrets par une petite rangée d'arbres, à la lisière d'un petit bois et sur un terrain relativement plat fait d'herbes(un peu hautes, mais on ne peut pas tout avoir). C'est donc à 16h30 que nous nous poserons du côté de Conflant/ Loing pour la nuit. C'est certes un peu tôt, nous aurions pu continuer mais la suite nous a donné raison, nous avons bien fait de stopper notre marche alors !


Une fois le lieu pour planter les tentes choisi, on a attaqué l'installation du campement. On débuta par les tentes. Personnellement j'avais déjà testé la mienne dans le jardin de mes parents. Je n'ai pas été surpris et je l'ai installé rapidement. Je remarquais juste que je vais devoir changer les sardines pour de plus solides, elles se tordent très facilement dès que le terrain est un peu trop dur. 
Pour Pitufo ce fût une autre histoire. Sa tente ultra-légère est superbe sauf qu'il y a un hic ! les sardines aussi !!! Mais les siennes ne sont que similis sardines, elles font à peine la moitié de la taille des miennes. Il est impossible de faire tenir la tente avec ça. Elles ne tiennent pas dans le sol tellement elles sont courtes. Il arrivera tout de même à monter sa tente mais pas de manière optimale.
Ensuite on s'est chargé de la corvée de bois. On veut faire un feu. Ça tombe bien le bois attenant est rempli de bois bien sec. Alex s'est en plus chargé de prendre avec lui un journal gratuit et de l'allume feu. Une fois le tas de bois constitué et l'emplacement du foyer choisi, on l'a allumé. Bien nous en a pris, car à 18h00 un orage éclata nous obligeant à nous réfugier sous les tentes pendant 30mn. La pluie une fois finie, on est ressorti, le feu était toujours bien actif (on avait assuré sur ce coup là en le chargeant bien). Le soleil est réapparu aussitôt et a fait sécher l'herbe que l'on avait couché. Cela ne m'empêcha pas d'avoir les pieds trempés en voulant aller satisfaire un besoin naturel un peu plus loin, là où l'herbe était plus haute. On dîna alors nos nouilles au coin du feu, juste à temps avant qu'une seconde averse ne nous oblige à retourner sous les tentes. Entre temps deux magnifiques chevreuils étaient passés à peine à 5m de nous. 
Bref cette seconde averse sonnât l'heure du dodo vers 21h.


Je profite d'une accalmie pour sortir de la tente, je n'arrive pas à dormir. J'éteins les braises. La nuit commence à tomber, et c'est le début du concert des grenouilles. Elles doivent être nombreuses dans le coin, et elles chanteront toute la nuit, heureusement que l'on est un peu en retrait de la rivière. 
Je retourne me coucher, mais la nuit sera un peu difficile. Avec le bruit de la pluie, le côté exigu du sac de couchage, le froid vers 5h du matin à cause de l'humidité et les cris des animaux, je me suis réveillé plusieurs fois. Mais bon ce fût tout de même une nuit réparatrice. 


Départ de Thomery.





Nemours.

Manoir de Beaumoulin.




























Mercredi 23 avril 2014.

On se réveille à 6h45. Je tarde un peu à m'extirper de la tente, c'est tout mouillé dehors. Comme la veille au soir, nous nous servirons des protections de pluie des sac à dos pour nous asseoir au sol. Le petit déjeuner est avalé et il temps de démonter le campement. Il est 8h15 quand nous retraversons le champs pour rejoindre le chemin de halage en direction de Briare. Le temps est brumeux mais ça vite se lever, le soleil apparaissant et nous réchauffant au fur et à mesure de notre avancé. Vers 10h, les vestes et T-shirt techniques sont retournés dans les sacs. 
Ce matin j'ai une petite forme, en fait depuis l'après-midi de la veille, je souffre du fessier, et j'ai du mal à tenir longtemps sur la selle ... du coup la moyenne est un peu plus basse, les pauses plus nombreuses. 
Concernant les chemins, tant que l'on suit le Loing c'est sympa, bucolique, je dirais même charmant. Avec la chaleur nous revoyons apparaître les hérons. Ils sont très nombreux. Tout au long des deux jours ils nous ont accompagné. Je ne pensais pas que j'en verrai autant. C'est agréable de les voir se poser sur le bord de l'eau et s'envoler avec la grâce qui leur est propre. 
On arrive à 10h30 à Rogny-les-Sept-Ecluses, seule ville de l'Yonne traversée, et on y rempli un bidon d'eau fraîche pour le café du midi et pour boire autre chose que l'eau du sac à flotte pleine de poudre. Depuis quelques kilomètres on traverse aussi des chemins où l'herbe n'a pas été coupée. Elle est haute, humide et on a les pieds trempés. 
De temps à autres on croise les vestiges de l'ancien canal, avec ses systèmes d'écluses en escalier, comme ici à Rogny. Au 17ème et 18ème les moyens n'étaient pas les mêmes mais l'ingéniosité des gens d'alors bien grande. 
A partir de Rogny on va monter rapidement pour atteindre le bief de partage des eaux via 6 écluses. Le bief représente la ligne de partage entre les versant Seine et Loire du canal de Briare. S'ensuivront après 8 écluses qui nous ramèneront rapidement au niveau de la Loire. 
C'est la passage que l'on le moins apprécié, c'est monotone, et les chemins sont défoncés par les pneus des tracteurs et on a l'impression de piloter un marteau-piqueur sur plus de 15km. Il est temps d'en finir. Entre ça et mon fessier douloureux, j'en ai un peu marre. 
Les derniers kilomètres se feront heureusement sur des chemins bien plus roulant et c'est à midi que l'on franchit le pont-canal de Briare. 
Le pont-canal permet aux bateaux de traverser sur un pont la Loire. Il est tout juste magnifique. 
On retraverse la Loire après quelques photos à la recherche d'une boulangerie et une petite terrasse pour y déguster une bonne mousse bien fraîche. 
On profite du superbe soleil et une fois la mousse avalée, on part sur les bords de Loire manger, boire un café et faire une petite sieste avant de prendre le train du retour. 
Ce matin-là on a fait 50km en trois heures de roulage. 
Au total on aura fait 128km, roulé 7h37 pour ma part.

On en aura surtout tiré pas mal d'enseignements pour nos futurs défis. On a commis quelques petites erreurs de débutants mais on s'en est vite aperçu. Nous savons quels sont les points que nous allons améliorer et optimiser, que ce soit sur le poids, le chargement du sac à dos, le montage de la tente, la nourriture, l'habillement, le couchage ...





Rogny-les-Sept-Ecluses :




Le pont-canal de Briare (canal latéral de la Loire) et la Loire.















 Les chiffres :

Jour 1:
74,75km
04h20 (07h12 avec les pauses)
17,2 km/h (10,4 avec les pauses)
41,4 km/h max
213m D+
200m D-

Jour 2
49,68km
03h02 (06h19 avec les pauses)
16,3 km/h (7,9 avec les pauses)
30,1 km/h max
166 D+
121 D-

Jour 2 liaison
3,52km
12mn08 (12m20 avec les pauses)
17,4 km/h (17,1 avec les pauses)
35,6 km/h max
34m D+
19m D-

Total des 2 jours:
127,95km
7h35 (13h43 avec les pauses)
16,97 km/h (11,80 avec les pauses)
41,4 km/h max
413m D+
231m D-




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