Ce juge de paix n'est autre que le Jaizkibel, montagne espagnole qui culmine à 543m située entre les villes d'Hondarrabia au nord, Irun à l'est, Lezo et Pasaia au sud et l'Océan à l'ouest.
Donc avec la précieuse aide de Supersonicus, un habitué des lieux, j'ai préparé une trace qui me permettait de traverser cette montagne en partant d'Hondarrabia jusqu'à Pasaia par la crête et retour par le littoral. Je décolle donc à 6h de Briscous où je crèche et direction l'Espagne par l'A63. A 7h je commence à rouler. Le début du parcours suit une petite rivière par un chemin aménagé, et assez rapidement je m'enfonce dans la forêt et je commence à grimper vers ma première étape, le sanctuaire de Guadalupe. Cette première partie est relativement aisée, même si une fois ou deux j'ai du pousser ou même porter un peu le vélo. A partir de Guadalupe, j'emprunte une large piste puis un sentier toujours à travers bois jusqu'à ma deuxième étape, les ruines d'un ancien hôtel. C'est à ce moment que l'une des partie les plus intéressante commence, je suis sur la crête et je vais la suivre jusqu'au sommet de la montagne par le GR. Peu à peu les nuages qui m'accompagnaient depuis le départ se dissipent et laissent place à un magnifique soleil estival.
Le GR est un superbe sentier qui suit le relief du Jaizkibel, en passant parfois par de petits portages mais dans l'ensemble il est assez roulant bien que ça grimpe tout du long. J'arrive enfin au sommet, où je fais une petite pause pour admirer le paysage et pour les photos.
Enfin ça va descendre et quelle descente. Le début comporte quelques portions un tout petit peu techniques mais rapidement le single se transforme en un superbe toboggan dans lequel je me laisse glisser à pleine balle. Je dois ralentir quelques fois quand je croise un promeneur, quelques petites marches ou autre dalle rocheuse en devers ou même un troupeau de brebis. C'est que du bonheur, ça faisait longtemps que je ne m'étais pas autant éclaté. Bientôt je dois traverser la route principale qui relie Hondarrabia à Pasaia, au niveau du Paint Ball pour récupérer un chemin où un troupeau de Pottoks ne voulait pas me laisser passer ... et m'oblige à passer dans l'herbe... pas sympa les Pottoks


Mais bientôt les cailloux laissent la place au béton, comme souvent en Espagne lorsque le pourcentage devient très important. En effet il y a des portions à plus de 20%, voire même à 25%. Le début se passe bien sur le vélo mais tout à coup le chemin devient très humide. Une source a eu la bonne idée de vouloir passer par là. Je tente le passage sur le bas côté gauche et je vois qu'à droite le béton est sec. Alors je change de trajectoire, et .....
... et soudain je sens le vélo se dérober et partir en glissade. Je tombe lourdement sur le béton et moi aussi je pars en glissade, sur plus de 10 ou 15m


La mer est devant moi, enfin un bras de mer coincée dans les falaise, c'est l'entrée du port de Pasaia, c'est superbe. J'arrive enfin en bas, en bord de mer, j'y trouve une fontaine, et je nettoie la plaie, c'est pas terrible et même la flotte pique

A la pharmacie on me renvoie vers "l'ambulatorio", le centre de soins en fait. Là l'infirmière me met de la Bétadine à grands jets ... p...n ça brûle. Elle me conseille d'aller consulter en rentrant, c'est pas très beau

Après cet arrêt forcé je repars. Je reprends le chemin inverse, ce coup-ci je monte bien sur le côté pour ne pas recommencer ma cascade



... et là : SURPRISE !!! Je me retrouve face à deux bidasses de l'armée espagnole en arme. Ils barrent le chemin, je vais les voir et les questionnent sur la possibilité de continuer ma route via ce sentier. Ils m'informent fort aimablement que ce ne sera pas possible, il y a des manoeuvres dans la zone avec des tirs à balles réelles ... oupsss



Le GR est un beau sentier qui file à flanc de montagne, pas piégeux du tout, je m'amuse dans les parties descendantes, un peu moins dans les montantes ... mais ça c'est normal

Je discute un petit moment avec un randonneur français sur la beauté des lieux, il me prend en photo face à l'océan, et je repars. Le sentier à partir de là va suivre le littoral pendant plusieurs kilomètres. Finalement ce passage bien superbe pour les yeux sera peut être le plus difficile pour moi lors de cette journée. Le littoral est vraiment accidenté, ça monte et ça descend fréquemment, les sentiers sont parfois bien techniques et usants. L'effort à fournir ressemble plus à du fractionné comme par chez nous. Mais malgré cela je me fais plaisir. Je croise de nombreux Pottoks et vaches qui paissent au plus près de la mer.
Je contourne de magnifiques criques, sur des sentiers parfois très étroits et il y a du gaz sur le côté. Je craignais ce genre de passage car je suis sujet au vertige mais bizarrement je n'ai pas eu peur. Peut être est-ce le fait d'être bien, en confiance et concentré sur mon pilotage ? En tout cas les estivant qui se prélassent au soleil me regardent étrangement. Ils ne s'attendent pas à voir un VTT dans un tel endroit.

Le chemin quitte enfin la côte et suit une large piste plus dans la forêt, jusqu'à l'extrémité nord de la péninsule ibérique : le Cabo de Higuer et son phare. C'en est fini de ma rando, je retourne à Hondarrabia et la voiture par la route. Ça descend un bon moment, je me laisse glisser, et sur les parties planes j'envoie la sauce. J'en ai encore sous la pédale

Autant ma sortie à la Rhune avait été éprouvante, un véritable défi physique, autant cette sortie est à placer sous le signe du plaisir. Je me suis vraiment régalé, de part les paysages, le ride joueur et technique. Je reviendrai sans aucun doute rouler ici, il y a de très nombreux sentiers à explorer. Le potentiel de cette montagne est impressionnant, et encore je n'ai pas pris le bac pour traverser le port de Pasaia pour aller rouler sur l'autre rive, sur l'Uliamendi (Mont Ulia). La prochaine fois je le fais

Distance totale45 km
Montée1500 m
Descente1500 m
Altitude maxi543 m
Durée moyenne5 h
La trace sur Utagawa : http://www.utagawavtt.com/randonnee-vtt-gps?topo=6886
La vidéo de la sortie :
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