Tout se passe bien jusqu’à ce que j’enquille un single en montée, au début ça va plus au moins. Mais au fur et à mesure de la montée cela devient de plus en plus dur et plus technique. Je décide de faire une pause pour regarder ce GPS de plus prêt, c’est à ce moment là qu'un pote
m’appelle. On discute 5mn, et quand je raccroche, je décide de faire demi-tour, c’est trop dur, je suis sûr d’avoir pris la trace à l’envers, je suis en fait sur le chemin du retour et non sur l’aller.
Cela se confirmera en étudiant cette trace sur le PC une fois rentrer au camping. Donc je repars et décide d’aller rouler en bord de mer et
d’éviter les grosses montées, c’est qu’il fait déjà très très chaud, et je sue à grosses gouttes. Je remonterais à la Massane un autre jour.
Je pars donc sur la route de la corniche qui mène à Collioure. La route est bien large et il y a une grosse bande sur le côté qui permet de
rouler sans se préoccuper des autos. Ca monte et ça descend pas mal, mais il n’y aucune difficulté. Arrivé à Collioure, je roule un peu dans
les ruelles, (c’est superbe) jusqu’à la plage. Une fois ma petite visite terminée, je retourne à Argeles par le même chemin.
Quelques jours plus tard, après avoir étudié le fonctionnement du GPS et fais quelques essais, je me lance à l’assaut de la Tour de la Massane tel un preux chevalier voulant délivrer sa dulcinée, je suis aidé en cela par mon fidèle destrier, le Stumpjumper. Cette fois je suis sur le bon
chemin, qui se trouve derrière le château de Valmy. C’est une piste large et sans aucun piège, le revêtement est bon, quelques cailloux
parsèment le sol mais pas de quoi en faire un fromage. Par contre ça monte, ça monte, sans arrêt. Il n’y a pas de plat dans ce pays. Le ciel
est couvert, mais pas menaçant, il faut dire que je suis parti assez tôt pour profiter de la fraîcheur matinale, si on peut appeler fraîcheur 24
ou 25° dès 8h du matin. Bref c’est si couvert qu’on ne voit pas les sommets des montagnes environnantes, ni de fait la Tour de la Massane.
Par contre au fur et à mesure de la montée la vue sur Argeles et ses environs est magnifique. Au début de la montée on est dans une forêt de
chênes lièges. Le soleil commence a pointé le bout de son nez. Je fais quelques pauses, je monte par palier de 100m (d’altitude il va de soit)
ou un peu plus et je m’arrête pour souffler un peu, c’est qu’il commence à faire chaud et la montée est longue. J’ai pas trop l’habitude de la
montagne, je suis un gars de la plaine. Arrivé à 265m d’altitude, il y a un croisement, on prend à droite une autre piste un peu plus large,
c’est un chemin pastoral.
Sur la gauche du chemin il y a un très beau chaos rocheux et sur la droite c’est la forêt, petit à petit les chênes lièges vont laisser la place aux hêtres. Au détour d’un virage, j’aperçois le sommet de la Massane, mais malgré le beau ciel bleu qui est enfin arrivé, celui-ci est toujours coiffé d’un beau nuage resté accrocher à la montagne. On ne peut toujours pas voir la fameuse tour. Ce n’est en fait qu’un peu après au niveau d’un réservoir d’eau situé à presque 400m d’altitude que je verrai la tant convoitée tour enfin. Arrivé au col de la Place d’Armes, le chemin bien large laisse la place à un petit sentier technique.
Là il va falloir pousser et porter souvent le vélo. L’avantage est que on est l’abris dans la végétation, donc à l’ombre, mais cela ne veut pas dire que c’est plus facile. Les rochers ont remplacé la terre et le sable et c’est assez technique, de plus quand ce n’est pas des rochers, le single est assez étroit et serpente entre les arbres, il faut être assez attentif pour ne pas accrocher un tronc, mais cela permet quand même de rouler. Le single est magnifique pour peu que l’on ait un peu de technique, mais parfois la pente se fait rude. Je fais donc quelques pauses encore, à l’ombre cette fois, dont une au niveau d’un refuge tout en pierre.
A partir de ce refuge, ça va être presque que du portage, le chemin est devenu très rocailleux et avec de très fort pourcentages par endroits. J’arrive à un croisement avec un cairn géant, il faut prendre à gauche et là il faut être vigilent, le sentier est peu visible par endroits et je
tâtonne un peu… Mais bon le but de cette sortie est à portée de main, et oui je vois enfin la Tour de la Massane, là toute proche.
Je pose le vélo et vais profiter de la vue magnifique sur la Côte Vermeille, le massif des Albères et la plaine du Roussillon du haut de cette
construction. Mais comment ont-ils fait pour construire et monter les matériaux jusqu’ici ??? Vu la nature et le relief de l’endroit, il a
fallu beaucoup d’effort, d’hommes et de mulets. En tout cas ça laisse rêveur. Cette tour était une tour de signal, elle servait, avec la Tour
de Madeloc distante de quelques km, à avertir des attaques au Moyen Age.
C’était la minute d’histoire de Markitos.
Bon maintenant il va falloir songer à descendre. Il faut dire qu’en à peine 10km je suis passé de l’altitude 0 à 794m, ça laisse songeur pour un petit gars de la Seine et Marne, où le plus gros dénivelé sur une seule et même montée doit être de 50m maxi …
Le début du sentier est roulant, j’ai oublié de préciser que je ne redescend pas par la piste mais par un single situé sur l’autre versant. Mais bien vite, même très vite cela va devenir dur, très dur. Là il faut avoir un gros bagage technique pour affronter les différentes difficultés, ce que je ne possède pas. Bref il va falloir encore porter et pousser le spad. Je me dis que ça va passer un peu plus loin, quelques jours auparavant j’avais bien apprécié ce single, mais c’était dans sa partie basse, quand j’avais demi-tour. En fait il a fallu attendre d’atteindre l’altitude de 350m environ pour que je prenne plaisir dans ce single, avant il y a bien eu quelques portions roulantes mais avec la fatigue et la chaleur, à la moindre difficulté je mettais pied à terre, je préfère assurer que de me retrouver au sol. La fin du sentier est beaucoup plus fun, un véritable régal, les marches se passent sans soucis au contraire de ce que j’ai eu auparavant. Là le Stump, avec la Talas en 140, est dans son élément.
Pour en avoir discuter avec Polo66, un local, ce single est redouté par ceux qui n’ont pas l’habitude du technique. D’après lui soit on adore soit
on le déteste. Il a accompagné il y a peu un gars qui fait les Enduros Séries qui lui a dit qu’en compet les chemins ne sont jamais aussi difficiles, qu’il faut avoir un très bon niveau pour l’affronter. Donc je conseille à celles et ceux qui veulent monter à la Tour de la Massane, d’éviter ce single s’ils veulent éviter de galérer, et de redescendre par la piste. Perso j’ai galéré mais j’ai pris plaisir à profiter de ces paysages et de la beauté des lieux.
Une fois le single terminé, on rejoint par des pistes et routes le château de Valmy, et enfin Argeles Plage par la route. Une fois douché je peux vous dire que j’ai vite été plonger dans la piscine du camping.
Ma première tentative pour grimper à la Massane et son échec,
le single que j'ai voulu emprunter dans le sens de la montée:
Collioure, ses ruelles et la plage :
Deuxième tentative pour monter à la Tour de la Massane, la bonne cette fois,
le début de la montée sous les nuages:
la piste en bas, au fond la mer d'où je viens et le château de Valmy au centre:
la piste pastorale et le chaos rocheux:
la Tour est là sous les nuages:
la voilà enfin mais bien qu'elle semble proche le chemin est encore long pour y arriver

la Tour de Madeloc au loin:
vu sur Argeles et la côte:
la fin de la piste et le début du single à droite des VTT:
le single est super fun au niveau du refuge:
ça se corse tout de suite après:
La Tour enfin au détour d'une épingle:
et toujours ces superbes vues sur Argeles, la côte Vermeille, la plaine du Roussillon et le massif des Albères:
La Tour de la Massane:
le début du single qui redescend, jusque là tout va bien

et la dernière photo, après je me suis régalé et je pensais plus aux photos mais au plaisir de rouler sur le single

La trace GPS sur Utagawa : http://www.utagawavtt.com/randonnee-vtt-gps?topo=3613
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